Plus Ulysse que Robinson (son nom dans le film), suivons les traces de Mathieu Amalric pendant la fin du monde.
Les frères Larrieu et le roman qu’ils adaptent, nous emmènent dans un road-movie nonchalant. Comme les rencontres d’Ulysse, celles de Robinson sont autant d’obstacles sur la route de sa Pénélope (ici un ancien amour adultère et décalé).
Un peu du Hussard sur le toit aussi pour cause de pandémie qui ne touche pas plus que cela le héros, et du décor des paysages du sud de la France et de l’Espagne.
Le film est plutôt lent et demande de la patience. Si on prend le rythme du voyage, il contient des moments savoureux.
Les tentations d’Ulysse revisitées prennent la forme de l’homosexualité, de sa propre femme à contre-emploi d’amante et de propositions de sexe sous différentes formes.
Beaucoup d’humour, avec pour summum une scène cocasse à la « Eyes Wide Shut ».
Le film paraît un peu bordélique aussi mais la situation est quand même la fin du monde.
Le plaisir du spectateur risque de dépendre de son goût initial pour les différents acteurs Amalric, Frot, Viard, Lopez, Hesme, … qui jouent parfaitement à leur main, et prennent de la place plus que le scénario lui-même.
En fait, il s’agit peut-être d’un respect de l’odyssée d’Ulysse où les rencontres sont plus importantes que l’histoire elle-même : Calypso, Pénélope, Circée, le cyclope, les sirènes …
Je ne sais pas si l’humour existait dans la littérature ou les récits du VIII e siècle avant JC. Si non, c’est un plus qui remplace le côté fabuleux de l’épopée d’Ulysse.
Au final, une très belle « odyssée amoureuse », très décalée mais plaisante.
On peut aussi apprécier la prise de risques cinématographique …