Voir deux films aux scénarios similaires sortir à quelques mois d’intervalle n’arrive pas qu’en salles. Si, au cinéma, on a eu la guerre des insectes en animé entre Dreamworks (« Fourmiz ») et Pixar (« 1001 pattes ») ou celle des catastrophes - deux fois (!) - avec « Le Pic de Dante » VS « Volcano » et « Deep Impact » VS « Armageddon » pour ne citer que quelques exemples à gros budget, cela peut arriver aussi pour des films plus petits comme sur l’amitié sexuelle avec « Sex Friends » sorti peu avant « Friends with benefits ». Bref, la liste est longue et cela fonctionne aussi sur les plateformes. Il y a deux mois sortait sur Prime le délicieux et très beau « L’idée d’être avec toi » où une célébrité (un chanteur de boy’s band) tombait amoureux de la mère d’une de ses fans. C’était Anne Hathaway et la star montante Nicholas Galitzine et ça donnait une belle romance juste et moderne avec un couple bien assorti.
Ici, c’est Netflix qui répond avec un acteur star de blockbusters qui s’éprend de la mère de son assistante de plus de quinze ans son aînée. Le thème de la cougar est donc ici central mais davantage focalisé sur les conséquences qu’occasionne cette idylle sur la relation mère -fille plus que sur la différence d’âge. « Les dessous de la famille » apparaissait de prime abord comme une version superficielle et plus axée sur la comédie mais c’est au final tout aussi délicat et empli d’un certain réalisme, même si ancré dans le genre de la comédie romantique où subsistera toujours une part de magie et de guimauve. Ici, le sujet est moderne et dans l’air du temps mais le traitement est plus à l’ancienne, sans que cela soit péjoratif. La comparaison entre les deux films s’impose néanmoins tant ils braconnent sur les mêmes terres, que ce soit le genre, la tonalité ou l’ambiance générale mais la victoire ira tout de même au film de Prime parce que c’est plus touchant mais surtout que le couple star développe une alchimie à l’écran plus prégnante et évidente.
Pas que les acteurs jouent mal dans celui-ci, au contraire. Zac Efron est plutôt bon en star et laisse paraitre un second degré salutaire et peut s’avérer charmant au détour de certaines scènes. Il est tout cas moins absent et effacé que dans la comédie Prime justement « Ricky Stanicky », pourtant très drôle mais pas grâce à lui. Quant à Nicole Kidman, malgré ses horribles retouches esthétiques, elle brille dans ce rôle et s’avère crédible tout comme Joey King et la trop rare Kathy Bates dans des seconds rôles bien fouillés et campés. Ici, on est plus en mode cougar que MILF, comme dans « L’idée d’être avec toi », mais cela fonctionne sur le scénario, juste que Kidman et Efron ne font pas un couple parfait ou vraiment crédible.
Mais la surprise vient de la profondeur des personnages et de l’absence de gags un peu lourds propres à certaines comédies romantiques américaine. « Les dessous de la famille » est même presque intimiste par moments et on reconnaît bien là le savoir-faire du trop rare Richard de la Gravenese à la caméra, qui insuffle un côté élégant au long-métrage. L’auteur de quelques romances cultes comme « PS : I love you » ou du drame « Écrire pour exister » c’est un cinéaste rare mais bon faiseur dans ce style. La preuve se voit dans les dialogues plus profonds que la moyenne du genre et des situations crédibles mais surtout dans une mise en scène élégante et simple a la fois. Pas la comédie romantique de l’année mais une plutôt bonne surprise.
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