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Il en est des films comme des sous-vêtements : ce sont souvent les plus discrets les plus affriolants. Difficile de comprendre pourquoi ce petit diamant noir signé Asquith ne jouit pas de la notoriété qu'il mérite, si ce n'est qu'un secret n'est jamais meilleur que quand il n'est pas dévoilé.
Epiphania, (Sophia Loren, plus pulpeuse que jamais) elle, n'a aucun problème à se dévoiler, au grand dam de son si pieux mari, le docteur Ahmed el Kabir (Peter Sellers tout en subtiles implosions, époustouflant). Ni une ni deux, le mahométan prude mais imprudent offre au début du film à son épouse alanguie un exemplaire de "Ne te promène donc pas toute nue" qui met le feu au poudre : un Feydeau pour un caractère fait de feu : accrochez vous, ça va tanguer !
Psychologue holiste qui sait que pour soigner l'âme il faut parfois passer par (et sur) le corps de ses patients, le non moins patient docteur hindou (en fait c'est un dur mais il l'ignore encore) va se lancer dans un tour du monde endiablé avec sa volage épousée, afin de comprendre pourquoi, mais pourquoi donc, la demoiselle déteste à ce point confier aux dentelles et aux pilou-pilous effrangés ses chers bijoux indiscrets... Culotté !

Sur un sujet qui pouvait si facilement verser dans la vulgarité, Asquith se montre un aristocrate du sous-vêtement, un véritable baron du sous-entendu. Avec tact - et doigté ! - il se tire des pires chausse-trappes : il faut voir les mines effarées de Peter Sellars obligé de monter les degrés des Pyramides juste derrière le derrière très entier de sa chère moitié, essayant de contempler 40 siècles d'histoire plutôt que les appâts offerts d'Epiphania !
Le film devient totalement délirant à partir de l'arrivée en Afrique, au pied du Kilimandjaro, mais je ne veux pas trop déflorer le clou de l'histoire. Des cases enfumées, un vieux sorcier bègue, un tango débridé, un lion subjugué, quelques tours en pirogue, et ce moment qui devrait devenir culte où Epiphania, dans les bras d'un guerrier massaï qui l'assaille, se met à hurler "Les anglais débarquent" provoquant le branle-bas de combat dans la tribu trébuchante qui...

Hein, quoi ? Ouh là le coup de massue, j'ai dû m'endormir après quatre seconde de générique, moi... Bah pas grave, si les rêves sont plus beaux que la réalité, publions les rêves !
Chaiev
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le 19 nov. 2010

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Chaiev

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