Toujours la même histoire. C'est l'histoire d'un film qui se prend pour un livre, qui se gonfle, gonfle et gonfle de narration, pour finir par crever d'ennui le spectateur. Certes, j'exagère car la lassitude n'est pas si intense. L'histoire conserve un certain intérêt, provoque quelques émotions. Mais dans l'ensemble, l'adaptation cinématographique est maladroite: le film est lent et long, son rythme ne sied pas au septième art. Preuve de cette fascination béate pour la littérature, le générique de début du film montre une série de photos du livre original. Que ce diaporama m'a semblé niais ! Quel est l'intérêt de montrer les pages d'un livre ?
A titre de comparaison, si vous voulez voir un film littéraire réussi, et non une tentative avortée d'adaptation littéraire regardez Phantom Thread de Paul Thomas Anderson: toute la technique cinématographique est mise au service d'une histoire complexe, digne de la littérature. Dans Les Deux Anglaises et le Continent, il semble que ce qui motive Truffaut ce n'est pas le cinéma mais l'histoire qu'il veut raconter. Mais le cinéma a ses propres règles, ses propres contraintes spatiales et temporelles. Dans Les Deux Anglaises, on se demande quel est l'intérêt que nous pourrions avoir à regarder cette histoire, plutôt qu'à la lire. C'est là tout le problème.
Enfin, je ne suis pas très emballé par la performance de JP Léaud. Son jeu d'acteur de gamin un peu gauche était très convaincant dans Baisers Volés (le rôle s'y prêtait), mais ne convainc plus ici, dans un rôle plus complexe.