Sentiment ma foi mitigé pour un film pourtant parfaitement réalisé et interprété par des acteurs profondément investis dans leurs rôles. C'est que, même si le mystère chrétien me passionne et que je ne suis pas un anticlérical convaincu, force est de constater que le réalisateur est bien trop complaisant - sinon enthousiaste - au regard des deux personnages qu'il choisit d'étudier. Eh ! quoi ? L'aveu de Benoît XVI quant à son rôle (inefficace) à propos des affaires de pédophilies au sein de l'Église (ses membres qu'il aurait protégés) est - certes - amené de manière brute et déstabilise François, mais le récit - et ses personnages - l'oublient très vite ; dès lors Ratzinger apparaît davantage comme un pape (et un homme) dépassé par le progressisme de la vie séculaire et les enjeux qu'il soulève au regard du Vatican - et plus largement de la chrétienté. Pareillement, Bergoglio n'avait vraisemblablement pas d'autre choix que celui de travailler avec la junte militaire argentine. Allons ! Le film se conclut sur une Église prête à répondre au besoin d'ouverture et de tolérance de nos nouvelles sociétés et laisse penser qu'un travail réflexif de la papauté à ce propos serait déjà en œuvre ; j'y crois peu. Le progressisme de François, dont il a effectivement été question au début de son mandat, s'est fatigué ; ou - en tout cas - n'a pas abouti.