Le catalogue Netflix recèle des anomalies fort intéressantes.
Réalisé par le metteur en scène brésilien Fernando Meirelles, connu notamment pour sa "Cité de Dieu" criante de vérité, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre avec ce film dont les personnages principaux seraient les deux plus grands pontifes actuels de la chrétienté, un allemand et un argentin, interprétés par deux acteurs britanniques.
L'intérêt de ce film repose d'abord sur la dialectique qui s'installe entre Ratzinger, incarnant la tradition, la connaissance par l'étude des textes sacrés et se voulant un phare ancré dans le rocher du dogme de l'Eglise, et de l'autre côté Bergoglio incarnant la modernité, l'empirisme avec une connaissance du terrain au plus près des hommes. La confrontation des points de vue permet d'illustrer habilement deux courants qui traversent cette communauté de plus d'un milliard de croyants.
Mais par delà l'aspect très intellectuel de cette apparence première, le film nous plonge dans le passé du pape François et nous fait découvrir les "traumatismes" de son existence et qui ont forgé la personne qu'il était au moment où se déroule "l'action" du film, en 2012. Ce portrait contribue à faire vivre ce personnage.
Et finalement ce qui fascine le plus c'est le lien presque tangible qui s'instaure entre ces deux prélats qui sont avant toute chose des hommes, avec leurs doutes, leurs erreurs et leurs idéaux. La confrontation de ces deux modes de vie est l'occasion de situations cocasses qui font souvent sourire et rendent le visionnage très touchant. On se sent surpris de ressentir autant d'affection pour ces hommes.
Finalement, "The Two Popes" est une exploration formidablement intéressante d'un des moments charnières de l'histoire du Christianisme vu par le prisme de ceux qui l'incarnent sur Terre : deux cardinaux qui ont donné leur vie au service de leur croyance, mais aussi au service des autres hommes.