Avant Psychose (Alfred Hitchcock, 1960), ce film d'Henri Georges Clouzot avait déjà demandé aux spectateurs de ne rien dire du contenu du film, afin de garder le mystère intact et titiller l'intérêt du futur spectateur. Bénéficiant d'un twist imparable et génial, Les Diaboliques est un film d'horreur savoureux qui joue sur un parfait jeu de dupes.
Tout part d'un mari cruel et volage incarné par Paul Meurisse. Un homme que même les enfants du pensionnat qu'il dirige détestent. Dès lors, il est l'homme à abattre. Le roman qu'adapte Clouzot (Celle qui n'était plus du duo Boileau-Narcejac) mettait en scène un mari et sa maîtresse s'en prenant à la femme du premier. Ici c'est la femme et la maîtresse qui s'attaquent à leur mari et amant.
Les deux femmes sont incarnées par Véra Clouzot (femme du réalisateur) et Simone Signoret et elles sont toutes les deux impeccables. D'autant plus pour la première qui subissait les abus de son mari, la poussant à bout et la malmenant plus d'une fois sur le tournage, à l'image de Stanley Kubrick avec Shelley Duvall lors du tournage de Shining (1980). Cela s'en ressent évidemment dans son interprétation du rôle, Véra Clouzot semblant plus d'une fois fatiguée, stressée et dépassée par les événements. A l'image de son interprétation lors du grand final.
Mais n'en disons pas plus et prenez vous au jeu. En sachant qu'il existe un remake américain réalisé par Jeremiah S Chechik (qui s'est occupé de l'adaptation foirée de Chapeau melon et bottes de cuir) avec Sharon Stone, Isabelle Adjani et Chazz Palminteri à la place de Signoret, Clouzot et Meurisse.