Comme Clouzot l'indique en fin de son film, il ne faut pas dire aux autres spectateurs ce que nous avons vu. Aussi nous bornerons nous à noter la construction lente, mais assumée d'un maître de l'angoisse, ici dans un de ses plus grands succès d'après-guerre. L'opposition entre la blonde et forte Simone Signoret et la légère et faible brune Vera Clouzot (épouse de l'auteur) fonctionne admirablement face à un Paul Meurisse déplaisant à l'envie. Le tout est habillé de nombreux seconds rôles parmi lesquels ont retrouve quelques uns des meilleurs à cet emploi (Serrault, Larquey, Rocquevert, Lefebvre, Dalban, etc...). On frôle le surnaturel, on vire au macabre. Le spectateur est bien accroché, et croit même en une double fin, tant le tout est bien mené. Chef d'oeuvre oblige.