Les diaboliques n'est pas seulement le film le plus connu de Clouzot. C'est aussi le film le plus connu d'Hitchcock... S'il fallait user de formules définitives, on pourrait presque dire qu'en la circonstance, Hitckcock apparait comme un sous-Clouzot. Un peu radical, mais pas loin d'être exact... Pas de Psychose sans le film de Clouzot, auquel il emprunte son noir et blanc, son ambiance hyper sombre, jusqu'à son slogan publicitaire. Et qui explique le tournant noir et blanc macabre soudainement voulu par Alfred après nombre de polars romantiques... Sans ce film, pas de Vertigo non plus, car inspiré pour sa part par un autre roman des mêmes auteurs français...
Mais en dépit qu'il ait été pillé par toute la production américaine qui l'a suivi - jusqu'à Shining qui lui reprend l'idée du texte sur la machine à écrire - Les diaboliques est bel et bien un film exceptionnel. Exceptionnel pour les rouages effectivement diaboliques de son histoire, par la qualité de son interprétation, pour le personnage d'abominable salaud de Paul Meurisse, pour son ambiance, et pour l'état d'incompréhension dans lequel il met le spectateur tout au long du film.