Les Diaboliques par fabtx
Rien que le titre m'intriguait...Serait-ce un hommage aux nouvelles fantastiques de Barbey d'Aurevilly? En fait pas vraiment, même si le fantastique n'est jamais très loin dans ce film. Clouzot s'est inspiré du roman Celle Qui N'Etait Plus de Boileau-Narcejac . D'ailleurs le succès du film incita un certain Alfred H. à demander à ces derniers (oui Boileau et Narcejac sont bien 2 personnes distinctes) de lui écrire un scénario du même acabit, plus tard à l'origine d'un film qui vous donnera des sueurs froides...
Mais revenons à notre cher Henri-Georges (qui malgré son prénom correspond à une seule et même personne) et à son film. Le moins qu'on puisse dire c'est que pour le réalisateur, quand c'est noir, c'est noir. Ce n'est pas Paul Meurisse et ses répliques cinglantes et glaciales ou la machiavélique Simone Signoret qui nous contrediront. D'ailleurs, au vu de la tête que tirent la plupart des personnages, exception faite peut-être de Jean Lefebvre (Jean Lefebvre????) que l'on croise au bord d'une route de campagne, on n'avait pas l'air de beaucoup s'amuser à l'époque. Mais la méchanceté et le cynisme des acteurs restent parfaitement au diapason de l'atmosphère oppressante du film.
Et l'on se plonge facilement dans cette intrigue simple mais prenante, peut-être aidé par l'absence de musique qui démontre qu'on peut créer de la tension sans recourir à l'habituelle armada d'instruments qui vous indiquent par force fracas et autres bruits de fond significatifs l'instant où vos cheveux doivent se dresser sur votre tête, quand parfois le simple son d'une banale machine à écrire peut suffire.
Méprisé par la nouvelle vague, critiqué pour son classicisme, Clouzot prouve néanmoins avec ce film qu'il était l'un des grands réalisateurs de l'après-guerre.