Henri-Georges Clouzot installe tranquillement Les Diaboliques en nous dépeignant des personnages aux caractères plus ou moins affirmés...
Sa femme, l'excellente Véra Clouzot, joue un personnage effacé, humilié par son mari, mais qui continuera de l'aimer ; ce dernier est un vrai salaud réac (tous deux directeur et directrice d’une école qui pour lui n’est guère plus qu’une entreprise) ; et enfin, son ex-femme, au tempérament agressif, pousse la première, au bord du rouleau, à l’éliminer…
Et dès lors le scénario devient virtuose et on ne lâchera pas le film d’une semelle tant l’intrigue - à la limite du fantastique - s'avère passionnante. Il faut dire qu’il se passe des choses étranges que l'on a bien du mal à comprendre pendant un long moment...
A noter également quelques passages malins comme la description à la morgue du cadavre de la Seine, ou encore ce commissaire à la retraite incarné par Charles Vanel - qui n'est pas sans rappeler un certain Colombo - amenant un peu de fantaisie à ce thriller avant l'heure...
Et si la réalisation se révèle être d’excellente facture, notamment lors des scènes capitales du film, c’est le final qui décanille tout sur son passage. Un must du genre ! Quant à ce petit garçon venant conclure ce grand film si bien ficelé... Malin !
Une sacrée leçon de cinéma, même si Les Diaboliques reste un peu lent à l'allumage.