Le grand Duel !

C’est en 1977 qu’un réalisateur de pubs quarantenaire sort son premier film : Les duellistes. Une premiére preuve d’un talent qui explosera dés son deuxiéme essai…

Alors qu’il a déjà réalisé un bon millier de pubs pour la TV anglaise et que sa premiére tentative de long métrage a échoué, Ridley Scott tombe sur une nouvelle de Joseph Conrad nommé Le Duel. Il confie alors l’écriture à Gerald Vaughan Hugues qui en sort l’histoire de deux officiers de l’armée Napoléonienne qui se rencontre en 1800 et, pour une futile raison, s’affrontent en duel. Pendant 15 ans, D’Hubert et Féraud vont s’affronter à de nombreuses reprises, au point d’en oublier pourquoi…

Sur la base de ce scénario, Ridley Scott parvient à tirer 900 000 dollars pour le mettre en scéne. Déjà peu pour l’époque, d’autant qu’on lui demande de choisir 2 acteurs dans une liste de 4. il jette son dévolu sur Keith Carradine et Harvey Keitel, deux jeunes acteurs dont la popularité commence à grimper. Par l’intermédiaire d’une actrice, il parvient aussi à ajouter Albert Finney (payé avec… une caisse de champagne !) au casting, et un Pete Postlethwaite pas encore connu. Il part ensuite en France pour tourner le film. Arrivé sur place, il apprend du maire de la ville que cette histoire est tiré d’une histoire vraie, s’étalent sur 30 ans ! Il conserve cependant le même scénario.

Bénéficiant de son expérience de publicitaire, il livre ici un film aux images sublimes (le dernier plan, fruit du hasard, est incroyable) qui souffre cependant de ce même passé. On a, en effet, parfois l’impression d’assister à une belle pub et non à un film. Pourtant, l’histoire racontée est passionnante, les personnages travaillé, le respect de l’époque impressionnant et les quelques maladresses de mise en scéne (le duel à cheval dont le début est entaché d’inserts trop violent) composés par le plaisir que l’on a à suivre cela. Et au final, si on a passé un trés agréable moment, il est compliqué de dire qu’on a assisté à un grand film, mais bel et bien à la naissance d’un réalisateur bénéficiant d’un vrai talent pour l’image et qui a la maniére de raconter une histoire. Il lui reste certe à se perfectionner sur quelques points mais le résultat est déjà fort appréciable !