En 1940, Odile et ses enfants fuient Paris, sur les routes encombrées de gens comme eux. Lourde responsabilité pour cette femme qui ne sait plus trop quoi faire... Il vont être aidés par Yvan, jeune homme débrouillard qui s'y connaît en braconnage. Tout ce petit monde emménage dans une maison abandonnée, chacun essayant d'y trouver auprès des autres ce qui lui manque (grand frère pour l'un, famille pour l'autre...) mais Odile a du mal. Au début, en tout cas.
Téchiné traite de plusieurs sujets à la fois (l'enfermement, la fuite de la réalité, et, euh, l'amour chez les hommes des cavernes) malheureusement sans vraiment le faire, et on doit deviner plus que comprendre son propos... On s'y perd (normal, ouaf :-)). Ca ne serait pas grave si les personnages et l'histoire avaient de l'intérêt, or ici c'est franchement limite. Chacun cantonné dans son rôle, seule Odile évolue (brutalement, au 3/4 du film). Les dialogues sont mal écrits, le personnage du fils n'est pas crédible : il comprend tout et tout le monde, il prend les décisions avec maturité, il dialogue avec sa mère comme une égale et parvient à lui imposer ses décisions (toujours bonnes, d'ailleurs), c'est un fin psychologue qui ne se laisse pas manipuler, et il a toujours la bonne répartie intelligente dans toutes les situations. Et... il a 13 ans. C'est particulièrement dommage au vu du ton réaliste du film. Enfin, l'histoire évolue sans surprises, sans grande originalité.
Seul intérêt du film : le côté Historique, qui a l'air assez crédible : personnages paumés dans la France paumée, qui a d'ailleurs paumé la guerre.
Pour terminer, un mauvais point à Emmanuelle Béart, qui sait bien pleurer devant la caméra, mais qui a une sorte de jeu académique qui manque cruellement de naturel (comme d'hab).