Excellent scénariste et notamment réalisateur du très convaincant « Dernier domicile connu », José Giovanni s'avère nettement moins inspiré concernant « Les Egouts du paradis ». Oh il n'y a pas vraiment de fausses notes et même quelques bonnes inspirations, mais c'est justement le problème : il n'y a que cela. L'ensemble s'avère ainsi plutôt plat, d'autant que le suspense est à plusieurs reprises inexistant, ce qui est toujours gênant pour un film de ce genre. Je veux bien que l'on privilégie l'aspect réaliste, mais si c'est pour pratiquement s'ennuyer la moitié du temps, ça n'est pas très intéressant.
De plus, visiblement en panne sèche d'inspiration, Michel Audiard nous livre une tripotée de répliques censées être aussi drôles qu'efficaces : elles ne sont ni l'une ni l'autre. Enfin, Francis Huster est peut-être un excellent acteur de théâtre, dans un rôle demandant beaucoup de charisme et de présence, celui-ci n'est pas vraiment à la hauteur, si ce n'est peut-être dans la dernière partie. Reste le casse en lui-même, plutôt maîtrisé et apportant enfin un peu de plaisir d'autant que tout ce qui s'ensuit est également mené avec un certain panache. Cela permet à l'œuvre de terminer sur une bonne note, mais pour autant, on ne gardera pas un souvenir ému de ce film mineur dans la carrière de son auteur.