enchaîné emballé livré terminé
NB. Ce qui suit dévoile des moments-clés de l'intrigue. Ouais, non, dévoile l'intrigue, en fait.
Rétrospectivement je retiens de ce film son extrème linéarité, une fois les personnages campés (et superbement campés): lui, à peu près amoureux d'elle, l'utilise, elle, sa beauté, sa débauche (elle boit de l'alcool hors des repas) et sa filiation, pour espionner les anciens petits camarades de son père, tous nazis. Ah, mais il y est forcé, le pôvre. Et puis finalement, non, il l'aime pour de vrai et elle l'aime pour de vrai — notez que la mission d'espionnage est finie, quel hasard, quelle coïncidence, et comme c'est extraordinaire — alors il la sauve. Clap de fin.
Entre le début et la fin: la ligne droite. Les quelques vagues sursauts sont tellement, au choix, téléphonés (aaaah le suspense au champagne!) ou farfelus (de? L'uranium dans le cabernet-sauvignon? Vous vous foutez de ma gueule?) qu'on ne sort pas de la trame de départ. Je n'ai pas de problème avec la minceur du scénario, je conteste son déroulé évident: hop hop hop, dame, ayé, fini! Alors que merde, elle, par orgueil et par désabusement, se marie avec un nazi pour l'honneur de la patrie quand même! Et lui, par orgueil et par sens du devoir, la pousse à l'épouser! Sans en faire une Despléchinade ou une Bergmamote, y'avait de quoi s'attarder un peu là-dessus, non? Bien sûr que je m'en suis chargé, moi, mais est-ce que les élaborations d'après-Hitchcock sont encore de Hitchcock?