Romance et espionnage à Rio de Janeiro
Ce film d'espionnage dénote dans la filmographie d'Alfred Hitchcock, dans le sens où on ne retrouve pas vraiment son style si particulier : hormis 2 ou 3 scènes, la tension se fait rare, et tout le film repose sur l'alchimie du couple formé par Cary Grant et Ingrid Bergman. Bien qu'étant irrémédiablement attirés l'un vers l'autre, ils peinent à s'avouer mutuellement leur amour, et toute l'intrigue repose sur ce non-dit.
A ma plus grande surprise, c'est Ingrid Bergman qui apparaît le plus à l'écran, et Cary Grant fait presque figure de second rôle à ses côtés. Flegmatique et toujours parfaitement gominé même quand Ingrid Bergman roule à 130 km/h avec 2 grammes dans le sang, Cary Grant incarne l'espion modèle qui fait passer sa mission avant ses sentiments.
Le scénario n'est qu'un prétexte : de gentils Américains veulent contrecarrer les plans machiavéliques d'anciens nazis partis se réfugier à Rio de Janeiro, et Ingrid Bergman doit se lier d'affection avec l'un d'entre eux pour récolter le maximum d'informations. Bizarrement, on n'en apprendra pas beaucoup plus sur ces odieux Allemands, et d'ailleurs on s'en fiche un peu vu la banalité absolue de l'intrigue. Hitchcock s'intéresse avant tout à ses deux stars, et si l'on peut regretter une fin légèrement précipitée, il faut bien reconnaître que Grant et Bergman forment l'un des plus beaux couples du cinéma.