On a encore rien trouvé de mieux pour les gosses que d'adapter Jules Verne en technicolor avec des britons...
ici, c'est Disney qui s'en charge, avec le réalisateur maison, Robert Stevenson, c'est propre, c'est carré, c'est absolument enfantin et délicieux tout de même pour certains adultes qui découvrent ça sur le tard...
Alors il ne faut pas être trop pointilleux sur l'adaptation, comme d'habitude c'est un peu n'importe quoi, enfin, on évite déjà les crustacés géants, il y a comme un progrès... Il y a des gosses absolument imbuvables de propreté et de sourires niaiseux et Maurice Chevalier en rajoute six ou sept couches en géographe rigolard et chantonnant, je préfère prévenir les plus sensibles...
Avec ça, les effets spéciaux sont affreux, véritablement affreux mais on s'en fiche pas mal parce qu'il y a les plus beaux décors du monde, on fait de la luge en rocher dans les Andes, on cuisine des omelettes sur un cornucopia et on s'évade en balançoire d'un village Maori en Nouvelle-Zélande pendant l'haka en franchissant gaillardement séismes, tornades, mutineries et éruptions volcaniques...
Dans ce film, les jaguars sont des gros chatons qui, comme le mien, s'enfuient au premier éternuement, George Sanders est superbe de morgue et de cynique panache comme à son ordinaire et même Lars von Trier n'a pas pu rester insensible aux merveilleuses scènes dans l'arbre, ce qui fait qu'après la presqu-île du fantôme de Barbe Noire, Stevenson commence à devenir pour moi le maître étalon des endroits merveilleux qui donnent désespérément envie d'y vivre...