Fresque colossale de près de 3 heures qui constitue l'apogée du fameux réalisme poétique postérieur aux années 30 et dont le tandem Jacques Prévert - Marcel Carné devint l'archétype, production la plus prestigieuse entreprise en France sous l'Occupation, "les Enfants du Paradis" s'impose, de sondage en sondage, comme "le" monument d'un "certain cinéma français" (disons celui que, à l'instar de la Nouvelle Vague, nous n'aimons pas beaucoup...). Pourtant, le jeu passionné des acteurs légendaires, et surtout la présence irradiante d'Arletty, ébouriffante de vérité et de gouaille, déesse innocente des liaisons dangereuses, figure de proue de l'invincible liberté du sentiment amoureux. - autour de laquelle gravitent, en un ballet amoureux désordonné, tous les hommes fascinés - finissent par sauver le film de la momification…
… Car finalement, "les Enfants du paradis" n'est certes pas LE chef d'œuvre que certains veulent voir, mais c 'est quand même un magnifique hommage au mystère de l'Amour. Ce n'est déjà pas si mal !
[Critique écrite en 2018 à partir de notes prises en 1982 et 2000]