⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.

Tout d'abord sans trop tarder, Ash is purest white (titre international de l'oeuvre), est un bijou de réalisation et surtout de mise en scène : tant par ce qui est déployé pour caractériser ses personnages (nous faire comprendre un personnage par ses actes, cf La dramaturgie d'Yves Lavandier) que ce qui l'est pour les icôniser (caractéristique que l'on associe au personnage, exemple de la hache dans Valhalla rising de Nicolas Winding Refn et je rajouterai sa façon d'être emmenée à lui).


Pour la caractérisation je donnerai l'exemple de la scène où Qiao rejoins Bin dans le salon qui lui sert de repère avec "ses frères" (collègues de travail). Qiao tape sur l'épaule de tous les gars présent dans la salle (ce qui nous donne une information sur sa personnalité) et réserve un traitement particulier à Bin auquel elle lui emprunte simplement sa cigarette, car ce dernier la récupérera, nous donnant tous les indices pour comprendre la relation qu'ils entretiennent tous les deux et celle qu'ils entretiennent au reste de la salle.


Et pour l'icônisation je prendrai l'exemple de la scène d'action où Bin, Qiao et leur chauffeur se font intercepter par un gang de jeunes voyous, et où l'on verra à l'écran chacun des passagers du véhicule se préparer (on sort l'objet iconique, dont le flingue qui est amené à la scène précédente, autour duquel gravite des opinions différentes à son sujet dans le couple), se lever et sortir un à un de la voiture pour aller se castagner avec la racaille lors de plans séquences orchestrés avec brio disposants d'un montage efficace qui renforce chaque impact de coup et l'entrée en scène des protagonistes.
Notez aussi l'utilisation du hors champ dans cette même scène pour pimenter le cadre où un zoom avant est effectué (en réalité la caméra se rapproche simplement lors d'un plan séquence à mon avis je vous laisse en juger c'est pas évident) sur l'un des personnages, renforçant ainsi le sentiment d'urgence (l'effet est là).


Concernant l'esthétique, celle ci est somptueuse, que ce soit les décors, les costumes et le choix des couleurs présentes dans le cadre : le film se pose là comme on dit et ça en jette !


Je ne peux que recommander même s'il faudra s'accrocher sur le dernier tiers de ce long métrage qui s'apparente clairement au drame social s'ajoutant à la romance des tiers débutants (si je puis dire grossièrement).
Allez vous tâter à ce chef d'oeuvre, quitte à y laisser des plumes, et vive le cinéma !

BenjaminTherre
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films chinois, Les plus belles affiches de films et Les plus belles histoires d'amour au cinéma

Créée

le 26 juil. 2019

Critique lue 311 fois

2 j'aime

Benjamin Therre

Écrit par

Critique lue 311 fois

2

D'autres avis sur Les Éternels

Les Éternels
Moizi
8

C'est grand, c'est beau, c'est fort, le roquefort !

Les éternels est un film magnifique et qui possède sans doute l'un des plus beaux rôles féminin qui soit. Jia Zhangke tourne une nouvelle fois avec sa femme Zhao Tao et il offre un rôle absolument...

le 16 mars 2019

45 j'aime

1

Les Éternels
Velvetman
8

Les affranchis

Article original sur LeMagduciné Alors qu’il part en trombe avec ses faux airs de film de mafia nerveux et sec comme un coup de trique, Les Éternels révèle par la suite toute sa profondeur. Un...

le 1 mars 2019

32 j'aime

1

Les Éternels
Docteur_Jivago
8

Valse en trois temps

On découvre d'abord une pègre qui n'en semble pas forcément une, c'est la fraternité qui est mise en avant ainsi que la loyauté, et les règlements de comptes n'ont pas l'air d'être une solution,...

le 26 juil. 2020

22 j'aime

Du même critique

Modern Love
BenjaminTherre
8

Ziggy Stardust au sommet

La discographie de Bowie est des plus originales, "au summum de la sophistication" (Nile Rodgers), il a su s'adapter à toutes les époques en y apportant sa pâte : exemple concret avec la piste...

le 5 avr. 2019

4 j'aime

1

L'Hirondelle d'or
BenjaminTherre
7

Le bambou sacré

Ce film renouvelle le "WU XIA PIAN" de par son esthétique léchée aussi bien dans ses différents plans (originaux avec des prises de vues osées, jeu de lumière somptueux, décors et paysages...

le 6 juin 2019

3 j'aime