Espérons que Chloé Zhao ne verra pas sa carrière affectée par ce camouflet. La brillante réalisatrice qui nous a offert le magnifique Nomadland cette année s'est complètement égarée avec Les Éternels. Reconnaissons une chose : c'était courageux de la part des industriels Marvel / Disney de parier sur une réalisatrice si idiosyncratique, comme ce l'était tout autant pour Zhao de relever le défi. À la vision du film, on comprend les intentions de Zhao, qui a sincèrement essayé d'apporter de la profondeur, jamais vue dans un film de la franchise. Le résultat est malheureusement abyssal.. Zhao perd sur tous les tableaux. Difficile de ne pas être gêné face à ce gloubi boulga pseudo mystique sous grosse influence new age, qui me rappelle les heures les plus sombres de Malick (tous ses films à partir de La Ligne Rouge) et des Wachowski (Cloud Atlas, Sense 8), soit des œuvres qui sont moins des expériences émotionnelles que des professions de foi angélistes, qui me font suffoquer avec la tragique dichotomie entre leur suffisance (regardez comme on dit des choses importantes et profondes), et la réalité de leur superficialité (à force de vouloir parler de tout ils ne parlent de rien...). Je prie les dieux du cinéma d'épargner Zhao de la vindicte de l'industrie et de lui permettre de continuer à nous éblouir avec de nouvelles oeuvres dont l'humanisme n'a d'égal que la modestie.