Quel bonheur de sortir K.O. de la projection, abasourdi par la puissance émotionnelle dévastatrice créée par Saeed Roustaee, qui nous avait déjà foutu une énorme claque avec La Loi de Téhéran. En un mot : l’authenticité. Tant dans le film en soi, que dans le geste de cinéma de ces auteurs.
C’est un film à la narration riche et incisive, d’une précision chirurgicale sur tous les niveaux : écriture, interprétation, photographie, dont sa qualité essentielle est sa force dramaturgique herculéenne dissimulée sous le masque d’un réalisme sans fard.
Et ce grâce à un découpage hors normes. Oubliez les cinématographies ornementales si répandues ; Roustaee et son chef op Hooman Behmanesh n’ont que faire de nous impressionner avec de belles images, ils sont bien au dessus de telles superficialités. Comme des grands écrivains, ils ont le génie de toujours choisir le bon mot au bon moment - soit ici un cadrage, un zoom, un travelling - car, en authentiques auteurs, ils n’ont à coeur que de manipuler notre émotion, et y parviennent ici de manière absolument foudroyante.