Intéressant de comparer, la même année, le très beau travail réalisé par Chloé Zhao sur « Nomadland » et celui, beaucoup moins marquant, sur « Les Éternels », preuve que la machine Marvel ne laisse pas beaucoup de place (euphémisme) à la créativité et à la personnalité de ses réalisateurs, quels qu'ils soient.
En effet, s'il faut reconnaître une approche, une dynamique, une structure légèrement différente des productions standard du MCU, concrètement, rien de bien marquant, ni dans les personnages, ni dans l'action, ni dans l'histoire : on a plus l'impression d'une course au politiquement correct afin que toutes les minorités soient le mieux représentés, ce qui n'en en soi pas si gênant, les comédiens faisant le job, mais un peu trop appuyée pour qu'on ne se fasse pas la remarque.
Visuellement, le film est assez ample, sans faire preuve d'une grande personnalité sur le sujet, quoi qu'en dise la réalisatrice. En fait, ce qui m'interpelle avant tout ici, c'est le côté fade, presque anecdotique de l'aventure, oubliée très rapidement après visionnage, pas déplaisante, certes, pouvant s'appuyer sur quelques moments réussis (même si, là encore, rien de bien marquant), cette idée de créatures divines veillant sur le monde offrant un côté mythologie grecque pas déplaisant, et nul doute que pour la gent masculine, avoir sur un même écran Gemma Chan, Salma Hayek et Angelina Jolie, c'est plutôt (très) sympa.
Un peu moins d'humour puéril et facile, aussi. On voyage. Reste que l'aseptisation de ces productions est de plus en plus marquée, aux résultats commerciaux certes (presque) toujours impressionnants, mais à bout de souffle créatif depuis maintenant de nombreuses années. Éternels ? Clairement pas dans ma mémoire.