Le film qu'il n'est plus besoin de présenter. Malgré quelques défauts, l'oeuvre de Darabont se laisse revoir des dizaines de fois sans broncher (nos chaînes de télévision françaises l'ont bien compris), grâce à une interprétation solide des premiers et secondes rôles et à sa qualité d'écriture indéniable.

Evidemment, les chouineuses viendront vite se plaindre de cette voix-off descriptive qui n'apporte rien, du mélodrame omniprésent qui dépeint cette grande amérique durant ses trente glorieuses, de cette échelle temporelle parfois douteuse au sein du récit. Moi j'y vois surtout une très bonne histoire de King parfaitement adaptée (comme à son habitude) par Darabont, une histoire peut-être guimauve mais pas naïve pour autant, et racontée sans condescendance.

Tout le monde aime les films d'évasion, celui-ci n'en n'est pas vraiment un, malgré son titre. On ne verra pas forcément Clint Eastwood dans l'Evadé d'Alcatraz échafauder un plan pour sortir de derrière les barreaux, mais plutôt un Tim Robbins un peu penaud, un peu timide, qui trouvera un moyen d'abord métaphorique de s'échapper de sa cellule. Le récit de cette histoire est attachant et même les plus gros clichés passent sans problème.

Il faut aussi avouer que le film est plutôt réussi techniquement parlant. La direction photographique et très ambitieuse pour l'époque et la musique de Thomas Newman impeccable. Une grande partie du succès des Evadés vient de cette réussite esthétique, qui sans être particulièrement mémorable reste sobre et de bon goût. C'est aussi ce qui permet au film d'être revu à loisir, car même plus de 15 ans après sa sortie on ne peut pas dire qu'il ait particulièrement vieilli.

C'est du cinéma archi-classique, tenons-nous le pour dit, mais même si l'histoire paraît datée elle conserve dans ce long-métrage une certaine intemporalité. Et peut-être même universalité, mais c'est beaucoup moins évident ici, le film s'adressant surtout aux américains nostalgiques et aux amateurs de cette culture particulière des Etats-Unis.

Objectivement, j'étais tenté de mettre 7, mais le fait de le revoir m'a rappelé tout ce que j'aime dans ce film et pourquoi je m'en lasserai difficilement. Un appel du coeur qui explique aisément la première place du film au top IMDB et pourquoi tant de pisse-froids crachent si volontiers dessus.

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le 28 janv. 2011

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HarmonySly

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