Avec Escape from the Planet of the Apes s’opère une inversion de l’inversion à laquelle nous avaient habitué les deux premiers volets ! Le film commence comme les deux premiers par un vaisseau spatial qui s’échoue et duquel sortent des astronautes, mais surprise, ce n’est pas tout à fait comme les premiers films ! Nous voici sur la planète des hommes et non plus sur celle des singes… Zira et Cornélius débarquent en plein 1973 et se trouvent dans la position qui est celle des hommes dans le futur dont ils viennent.
Les deux personnages sont au centre de l’intrigue et nous les retrouvons avec leurs tempéraments, pour l’une volcanique, pour l’autre tout en discrétion. La prestation des deux acteurs est très bonne, ils font passer tout un éventail d’émotions à travers leur maquillage simiesque.
Une relation s’instaure donc entre les hommes et les singes évolués. Elle est un mélange de bienveillance, d’étonnement, de fascination, mais par-dessus tout de peur. Ce film pose des questions complexes : quelles décisions prendre face à des êtres qui sont inoffensifs dans l’immédiat mais dont les descendants pourraient causer la perte de l’humanité dans l’avenir ? Il pose, entre autres, cette question : si vous aviez su ce qu’allait devenir Hitler, l’auriez-vous tué quand il était encore enfant ? C’est une véritable question ! Et qui peut donner la juste réponse ? Comment agir quand on a connaissance de ce que sera l’avenir ? Peut-on changer le cours des événements ? Faut-il tuer dans l’espoir de protéger ?
Ce film apporte des éléments de compréhension qui éclairent les deux volets précédents : pourquoi les singes parlent-ils américain ? Comment sont-ils devenus évolués ? Comment les hommes ont-ils été réduits à l’état animal. Tout n’est pas cohérent dans le scénario et les explications données, mais cela apporte un éclairage indispensable pour faire le joint entre les deux volets précédents et un peu d’indulgence est nécessaire pour les accepter …
Cet épisode se suit une fois encore avec plaisir. Le point de vue est différent, les questions posées importantes, les péripéties se succèdent et les touches d’humour sont bien dosées.
Pourquoi ne la prend-elle pas ?
Parce que j’ai horreur des bananes !