Sorte d'exercice inverse du premier film, trois singes du futur reviennent sur terre à l'époque où Taylor l'avait quittée. Le voyage dans le temps était déjà la pirouette préférée des scénaristes pour faire rebondir une histoire mal embarquée, et pour cause, la terre avait explosé dans le précédent...
Charlton Heston en avait tellement pris dans la tronche, qu'on prends un malin plaisir à imaginer comment les humains vont pouvoir déjouer ou non l'avènement des singes. Un Terminator avant l'heure où Zira et Cornelius les avertissent de leur sombre futur.
Les maquilleurs ont du apprécier ce film, ils n'auront que peu de masques à employer, pour un film de science-fiction, celui-ci est très économe en effets spéciaux. Il se rattrape dans de longs bavardages où nos singes seront scrutés au peigne fin. Les explications du Dr Otto Hasslein, conseiller scientifique du Président, sur le paradoxe temporel sont passionnantes, avec l'exemple du peintre qui se peint lui-même. Devant un parterre incrédule, il est le seul à comprendre tout ce qui se trame. En dehors des singes, cet acteur (Eric Braeden) à mi-chemin entre Georges Clooney et Tom Selleck, est l'un des rares à avoir du charisme. Par ailleurs, les coiffures de Zira et Cornelius ne me reviennent toujours pas, comment font-ils avec leur brushings aussi impeccables ? En revanche, le bébé singe de Zira est des plus réaliste, il s'agit d'un vrai ! mettant en évidence la faiblesse des maquillages de l'époque...
Emmenée par un Jerry Goldsmith qui dramatise les situations, même les plus simples, la mise en scène est sobre mais efficace. La fin quelque peu ironique boucle la boucle ouvrant la voie pour un quatrième... Si ces singes n'étaient pas venus du futur, il n'y aurait pas eu de bébé singe intelligent égaré ni de rébellion, le même scénario fataliste qu'un certain Terminator...