Ce long-métrage est sorti en août 2021. Étant assez intrigué par la bande-annonce et ayant envie de voir un long-métrage français, il a bien fallu y jeter un œil. A la base, j’aurais dû aller le voir au cinéma mais le hasard a voulu que ce n’était pas possible. Et puis, quand on voit la moyenne globale de ce long-métrage, on se dit qu’on a peut-être bien fait de ne pas le voir au cinéma. Maintenant que le visionnage est fait, qu’est ce qu’on peut dire sur ce long-métrage ? Qu’il est très moyen. On ne va pas aller jusqu’à dire que c’est le pire film du monde, notamment à coté de certaines comédies françaises ratées mais on ne peut pas nier qu’il y a beaucoup de problèmes.
Positif
- Chaque couple nous est présenté en fonction de différents sketchs suivant différents fantasmes:
1) Ludophilie
= Qui aime les jeux (ici, être excité à l'idée d'un rôle à jouer)
Vincent (Denis Podalydès) et Louise (Suzanne Clément) sont un couple marié depuis 19 ans et où Louise prend du plaisir quand son mari joue un rôle (médecin, plombier…) De son coté, plus Vincent joue de rôles en se préparant et plus son envie de jouer dans des films et séries se réveille. On y suit un couple où le désir prend le dessus sur l’une et où l’autre se découvre une véritable passion pour le jeu théâtral. On s’attache plus à Vincent qu’à Louise mais on comprend les deux.
2) Dacryphilie
= Être excité par les larmes.
Romain (Nicolas Bedos) et Lisa (Céline Sallette) sont un couple heureux mais dont Lisa ne prend plus aucun plaisir avec le sexe. Jusqu’à ce jour où Romain apprend la mort de sa cousine et en pleure, ce qui excite Lisa. Alors oui, dit comme ça Lisa peut paraître glauque mais Romain aussi est assez spécial. Entre elle qui s’excite quand son mari pleure et lui qui est gaga de son chien, il y a de quoi se poser des questions sur eux. Après, c’est un couple assez spécial à suivre mais bon, pourquoi pas.
3) Sorophilie
= Être attiré par la sœur de l'être aimé. (Aucune définition précise trouvée à ce sujet)
Jean (Ramzy Bedia) est amoureux de Sophie (Alice Taglioni) mais, lors d’un repas de famille, il semble aussi éprouver des sentiments pour la sœur de celle-ci, Mélanie (Joséphine de Meaux). Étant confus dans ses sentiments, il essaye de ne plus croiser Mélanie (malgré la préparation de l’anniversaire surprise de Sophie) mais ses sentiments deviennent de plus en plus fort. Encore une fois, ce sont des personnages assez spéciaux. Jean paraît assez détestable car son fantasme est quand même d’être attiré par la sœur de sa copine, et c’est encore pire à la fin de ce sketch. Mais bon, qu’il soit confus dans ses sentiments peut se comprendre. De plus, Mélanie et Sophie sont assez attachantes toutes les deux dans leurs personnalité.
4)Thanatophilie
= Amour, fascination pour la mort. (Ici, être excité par la mort).
Sabrina (Monica Bellucci) et Marie (Carole Bouquet) sont deux femmes heureuses ensemble et qui trouvent le plaisir sexuel lorsqu’elles apprennent la mort de quelqu’un qu’elles appréciaient beaucoup. Elles ne sont pas forcément détestables mais ce fantasme est assez glauque et quand on voit ce que ça peut entraîner juste pour avoir du désir avec ça, ça peut même être dangereux.
5) Hypophilie
= Être excité à l'idée de ne plus faire l'amour ou d'être regardé en train de faire l'amour.
Claire (Joséphine Japy) et Will (William Lebghil) sont un jeune couple très heureux ensemble et qui s’excitent en ne faisant pas l’amour, ce qui est un droit comme un autre. Il n’y a pas grand-chose à dire sur eux à part qu’ils sont attachants dans leur personnalité mais que leur envie de ne pas faire l’amour semble aussi avoir ses limites, surtout avec un entourage aussi libertin.
6) Antagonistophilie
= Être excité à l'idée d'être regardé en train de faire l'amour.
Lili (Karin Viard) et Jérémy (Jean-Paul Rouve) sont un couple d’une institutrice d’école et d’un cameraman au chômage. Alors qu’ils prennent plaisir à faire l’amour en s’enregistrant, Jérémy envoie la vidéo par accident par mail qui finit par se propager. Les deux personnages sont compréhensibles dans leurs réactions, notamment pour Lili qui est une institutrice à la base. Après, le fait que l’avis des autres compte beaucoup pour eux semble fonctionner aussi.
Il y a quelques évolutions intéressantes à suivre dans certains des sketchs, comme Lili et Jérémy par rapport au métier de l’une et de l’envie de filmer pour l’autre, Vincent par rapport à ses envies de vouloir de plus en plus jouer… Enfin, on peut voit qu’il y a quelques évolutions intéressantes.
Il n’y a pas grand-chose à dire sur les costumes à part qu’ils définissent assez bien les personnages qu’on y voit. En effet, chaque personnage arrive à se définir par rapport à son costume, même si certains sont des vêtements de la vie de tous les jours.
Mine de rien, le casting est assez plaisant dans l’ensemble. On y retrouve des noms qu’on connaît bien comme Jean-Paul Rouve, Monica Bellucci, William Lebghil, Karin Viard… Bref, le casting a été très bien géré de ce coté là, il n’y a rien à redire dessus.
Une chose à respecter de ce long-métrage malgré le format choisi (on y revient), ce sont les transitions. Les transitions sont très bien faites, on arrive à passer de tel à tel couple sans problème avec une mise en scène bien soignée et/ou une situation adaptée.
La mise en scène ne se démarque pas forcément mais on a quand même une mise en scène assez bien travaillée avec certaines idées intéressantes de mise en scène. Rien de parfait mais tout de même intéressant.
Les acteurs et actrices s’en sortent assez bien. Quel que soit les acteurs et actrices qui nous sont montrées ici, on sent qu’ils s’investissent réellement dans leurs rôles et ils arrivent à nous convaincre sans problème.
Quels que soient les décors qui nous sont montrés, ils sont assez qualitatifs dans l’ensemble. En effet, on voit bien que les différents décors de ce long-métrage sont travaillés, quel que soit le lieu qu’on voit.
Les musiques sont belles, elles marchent très bien avec ce qui se passe à l’image. On a même l’impression que ce sont elles qui racontent ce qui se passent à l’image à certains moments.
Certaines choses sont assez inattendues, notamment certaines conclusions de certains des sketchs qu’on imaginait pas finir de cette façon.
Négatif
Il y a un montage qui est un petit peu incompréhensible, c’est le montage de la toute première histoire quand leur fils part de la maison et qu’elle se prépare à arriver chez elle avec son mari déguisé en docteur. Pourquoi on a parfois le même plan en deux fois sur l’écran où le personnage fait deux fois la même chose ? Ce genre de montage marche pour montrer les choses qui se passent en parallèle ou dans le générique de Tintin mais pas ici, surtout si c’est pour montrer deux fois la même chose…
Certains conclusions de certaines histoires sont très discutables, voir inexistantes. Par exemple, la deuxième histoire n’a pas de conclusion, elle obtient juste ce qu’elle veut alors qu’il y a toujours un disparu important pour Romain. Ou alors, on a aussi celle de la 4ème histoire qui se discute aussi. Bref, certaines de ces histoires ont une conclusion assez discutable, là où d’autres s’en sortent assez bien…
Un des plus gros problèmes de ce long-métrage est le format choisi pour ce concept. Non pas que faire un long-métrage sur plusieurs fantasmes soit un souci, c’est juste que le format film ne correspond pas totalement au concept. Peut-être que le fait de nous montrer différents fantasmes aurait mieux marché en série ou au théâtre (comme des tableaux) plutôt qu’en film.
Lorsque Lisa est à la recherche du chien de Romain, on remarque qu’elle sort de sa voiture pour aller donner un avis de recherche à une vieille dame en laissant la portière ouverte. Par contre, sur le plan suivant, on voit que la portière de la voiture est fermée. C’est un faux-raccord léger mais ça reste un faux-raccord quand on y fait attention.
Certains moments vont beaucoup trop vite et sont résolus trop vite. Par exemple, on a la troisième histoire qui a une situation qui se résout un peu trop vite. C’est un détail mais ça n’empêche pas que la résolution ne fonctionne pas toujours, heureusement qu’il y en a peu qui ont une résolution rapide.
Est-il possible de s’inquiéter pour les personnages ? Non. A aucun moment, même par rapport à certaines péripéties, on arrive à être impacté par ce que traverse certains personnages. Après, la tension n’est pas le plus important mais on a quand même du mal à croire (même pour la chienne de Nicolas Bedos).
Quand on regarde bien, on se rend compte qu’il n’y a pas vraiment d’histoire dans ce long-métrage. Il y a juste du développement de personnages par rapport à leur fantasme mais pas réellement d’histoire à proprement parler. Ce qui n’est pas un drame mais qui est quand même regrettable.
Pourquoi ont-ils fait ce ralenti lors de la 4ème histoire ? Certes, elles sont classes avec ce ralenti mais était-il réellement nécessaire ? Ce n’est pas sûr. Rien que le choix de plan suffisait à nous convaincre, pas la peine de rajouter un ralenti, même si c’est juste un détail.
Il n’y a rien à dire sur la majorité des histoires sauf une qui est très mal équilibrée, c’est l’avant-dernière. Là où les autres ont eu un peu de contenu, celle sur l’hypophilie paraît beaucoup trop courte, surtout à coté du suivant qui paraît un peu plus long.
Est-ce que l’émotion fonctionne réellement ? Non. On pourrait croire qu’il pourrait fonctionner mais, en vérité, aucune scène n’est réellement impactante, que ce soit par rapport aux personnages qu’on suit ou des évènements secondaires.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Steeve, le jeune infirmier sexy où Sabrina et Marie font du bénévolat, est un jeune homme séduisant qui a eu un accident sur le coup en partant de la fête. Vu la mise en scène et la phrase finale de ce sketch, on comprend que c’est Marie qui a volontairement fait quelque chose à Steeve juste pour assouvir leur fantasme. Quand on dit que certains fantasmes sont dangereux, ce n’est pas pour plaisanter.
Lors du second sketch, on entend Romain dire qui demande sa petite amie si elle ne préfererait pas regarder une daube comme X-Men. Serait-ce une métaphore pour dire que le cinéma de super-héros est nul ? Ou parlait-il de X-Men: L’affrontement final ou X-Men: Origins Wolverine ? (Plutôt Dark Phoenix ou Les Nouveaux Mutants vu qu’il est sorti en 2021).
Alors que Will et Claire étaient bourrés et faisaient l’amour sur la voie publique, ils se sont fait pincer par la police et enfermés en garde à vue, où ils restent encore d’ailleurs. Alors certes, c’est bien pour eux de ne pas avoir fait l’amour comme ils l’avaient dit mais là ils vont vraiment risquer gros. C’est le final le plus étrange de tous les sketchs de ce long-métrage.
Au final, ce long-métrage est assez moyen et c’est une bonne chose de ne pas l’avoir vu au cinéma. Non pas que Stéphane et David Foenkinos n’ont pas fait un bon travail mais le rendu final est assez moyen malgré le peu d’attente qu’on pouvait avoir. Certes, on a des bons castings, différents fantasmes montrés avec leurs conséquences et une mise en scène pas trop mal. Cependant, cela ne nous fait pas oublier que le format film n’était pas l’idéal pour ça, que l’écriture est assez discutable dans certains passages et qu’il y a certains sketchs beaucoup mieux développés que d’autres. Après, ça fera sûrement une découverte intéressante pour les curieux qui souhaitent en savoir plus sur certains fantasmes, mais bon, ça reste un long-métrage assez moyen qui ne se regarde qu’une fois.
Et vous, quel est votre fantasme ?