Court-métrage très poétique, à la mise en scène surprenante car dénuée d'évidence, le film propose de suivre le destin fabuleux et surprenant de Morris Lessmore, dont le livre de sa vie perd ses mots après une tempête qui n'est pas sans faire écho à Katrina et au Magicien d'Oz.
Ceux qui aiment quelque chose d'évident, de facile à suivre ne pourront pas apprécier ce court-métrage, celui-ci est pourtant claire dans son intention : c'est une ode aux livres, à l'amour du livre. Or un livre doit se laisser découvrir, il surprend au début, on apprend à le découvrir, à l'aimer, puis à la fin on repart …
Formidable message d'amour trans-médiatique en direction des livres, Les Fantastiques Livres volants évoquent toute la force de ceux-ci, tout ce qu'ils peuvent accomplir et combien nous leurs en sommes reconnaissant. Taisant totalement le rôle de l'auteur pour se concentrer sur ceux du lecteur et du libraire, réalisant ainsi une œuvre chaleureuse, n'envisageant pas l'aspect artistique des livres mais bien leur apport à notre quotidien.
Doux et poétique, empli de références, le film se laisse voir et lire, comprendre et recomprendre tant certains passages sont bien plus subtiles qui n'y paraissent et demandent des multiples visionnages. En effet, comme face à un film ou un livre on doit interpréter, et se rappeler que les symboles sont nombreux.
La douceur et la poésie sont présents tout le long de l'animation, à la hauteur du message porté. Si la narration est déconcertante par cette forme spécifique de non-histoire qui précède le réel lancement de l'histoire, qui elle-même ne contient guère de réelle péripétie, on appréciera cela, comprenant l'aspect cocooning que cela est censé représenter pour le lecteur.
Lire c'est voyager, mais aussi se retrouver au creux d'une maison et d'un monde doux qu'on aime.
Rarement un film aura autant se cacher derrière ce qu'il célèbre, et rarement avec autant de qualités qui font que ce court-métrage mérite pourtant d'être (re)connu.