Les Fantômes par JeanMichelFilm

Curieux de voir ce film sorti avant les récents événements ; à contretemps.

Rétrospective anticipatrice ?

Qui sont donc les fantômes que nous promet ce titre à mi-chemin entre l'évocation et le lieu commun ?

Qui croire ? Personne ? Seulement ceux qui souffrent ?

Les seuls qui ne souffrent pas sont les fantômes du cadre, autochtones flous.

Les seuls qui ne souffrent plus sont les fantômes du passé, licornes figurées.

Les bourreaux et les victimes se rejoignent dans leur vie, pas encore ôtée, dans leur dissimulation et de leur souffrance.

Jeu de chats et de souris ; tentation et tentatives de retrouver un signe antérieur, odeurs, voix.

Chasse aux indices dans des cassettes perdues. Pour une conversation autour d'un plat, inter-interrogatoire, aveu à demi-teinte et occultation au grand jour.

Magnifique chemin de croix sur le chemin de l'oubli et de la reconstruction, arrangement impossible.

Seule la dissimulation permet peut-être d'agrémenter les deux. Dissonance nécessaire.

D'une sédimentation face à sa mère et la langue, balancement sur la ligne de crête face aux femmes et aux langues.

Tout cela pour un futur plus qu'incertain. Un regard dans le vide, amphithéâtre de langue ou bière mortuaire, professeur mal en jambes ou informateur éternel, un voile bleu derrière le corps recouvre toujours nos yeux.