Marqué par le décès de sa coéquipière et amante, un ancien cascadeur s'est depuis reconverti comme patrouilleur de nuit pour une police privée. Mais le frère de cette dernière, qui jalousait leur relation, travaille également dans la même société afin de se venger.
Totalement inconnu à mes yeux, Les fauves fait partie d'une grande vague de films policiers qu'on voyait tant dans les années 1980, comme par exemple La balance. Ici, on a un casting béton, avec Philippe Léotard, Gabrielle Lazure, Jean-François Balmer et un Daniel Auteuil inédit à cette époque, qui venait juste de sortir de L'arbalète, mais qu'on avait jamais vu dans une telle noirceur qui sera, selon ses mots, le virage qui lui permettra de faire des rôles dramatiques dans la suite de sa carrière. Une surprise déjouée par la réalisateur est que le fameux contrat où les actrices doivent forcément être à poil n'existe pas (ou peu, excepté une scène dans un cabaret), mais les termes ont été remplacés par les hommes. C'est donc là aussi étonnant de voir un plan en plongée de Daniel Auteuil tout nu, qui ressemble à l'idée à Taxi Driver, ainsi que d'un certain Florent Pagny, qui a un rôle secondaire, qu'on voit lui aussi dans le plus simple appareil.
Mais ce qui marque le plus dans le film, c'est son ambiance nocturne, et le fait de voir Paris la nuit avec des plans saisissants, où on passe à Montparnasse, Rivoli, et d'autres quartiers emblématiques y compris l'intérieur du stade de Bercy alors en construction. Tout comme l'accident introductif, Les fauves reste dans une noirceur constante, à la limite du désespoir, et c'est sans doute ça qui m'a plu. Car tout n'est pas parfait, à parler de Philippe Léotard, qui transpire énormément et caractérisant son personnage de frangin secrètement amoureux de sa soeur en jouant de la flûte. Tout comme scènes scènes en arrière-plan qui font plus rire qu'autre chose à l'image de la salle d'entrainement où, en arrière-plan, on voit très bien que les figurants font semblant de pratiquer les arts martiaux.
Tout comme ce fut le cas avec la nostalgie des films des années 1970, celle actuelle commence à bifurquer vers 1990, mais les eighties auront laissé quelque chose d'étrange, un look, un style, et Les fauves est clairement un film de son temps. C'est peut-être pour ça que j'ai plus aimé que prévu.