En 64, Delon retrouve René Clément qui l’avait dirigé dans l’excellent « Plein Soleil » en 1960. Mais pour moi, « Les Félins » est un bon cran en-dessous tout de même avec une intrigue alambiquée, pleine de chausse-trappes et de coups tordus, à l’image de cette somptueuse villa de la Côte d’Azur dans laquelle tout ce petit monde vit. Elle est remplie de miroirs, portes dérobées, de souterrains dans lesquels il est facile de se retrouver piégé…Cette co-production internationale a été tournée en anglais et le doublage est loin d’être optimal, moi ça m’a gêné dans la crédibilité de l’intrigue, même quand Delon se double lui-même. Je me suis même dit qu’un Belmondo aurait été meilleur que Delon dans ce polar, apportant un second degré et une autodérision qui manque un peu ici. Par contre, au rayon des bons points, une réalisation vive et précise et puis, non négligeable, la musique jazz et très groovy de Lalo Schifrin, franchement excellente et qui fait plus qu’habiller le film dont « The Cat » le fameux morceau qu’il a signé avec Jimmy Smith et qui est devenu un tube quand le grand organiste l’a interprété l’année suivante et même adapté par Claude Nougaro. Schifrin a aussi signé pour les curieux un « Delon’s Blues » sur le même album de Jimmy Smith, superbe. Un film qui ne m’a pas passionné plus que ça, un peu artificiel bien que rythmé, là où « Plein Soleil » était terriblement efficace et glaçant.