Premier film que je vois de Noémie Merlant en tant que réalisatrice et je dois dire que j'en suis plutôt déçu. Plutôt déçu effectivement car c'est un film que j'attendais particulièrement, notamment de par son esthétique très marquée, son histoire qui était très alléchante et puis la bande-annonce qui donnait envie ! Mais alors qu'est-ce que c'est foutraque !
Pour resituer, l'histoire de base, c'est trois femmes, trois amies, qui ont toutes des problèmes avec des mecs, qui sont invitées par le voisin sexy d'en face. Mais problème, après la nuit bien arrosée, elles le retrouvent mort et tentent alors de cacher le corps. Tout le début du film est d'ailleurs très bon, on apprend à connaitre ces trois femmes, pour le coup, très bien écrites car elles sont toutes différentes tout en étant particulièrement excentriques, ce qui va très bien avec cet univers que très peu réaliste.
Car oui, on est dans un univers qui rappelle un peu le polar mais en même temps très coloré à la Almodóvar et le film en épouse d'ailleurs le ton ; c'est-à-dire qu'à la manière de la plupart des films du réalisateur espagnol, nous avons une comédie noire très colorée, très marquée visuellement mettant en scène des femmes assez extravagantes qui doivent se débrouiller par elles-mêmes pour résoudre leurs problèmes.
Bref, tout ça pour dire que le film partait très bien, j'étais d'autant plus heureux de voir une comédie de genre française, genre qui a particulièrement du mal à plaire au public ; le film rappelant d'ailleurs par moments "Serial Lover", excellente comédie française très sous-estimée des années 90. Mais pour filer la comparaison avec "Serial Lover", ce dernier est également particulièrement bordélique mais parvient à installer un cadre, l'aspect bordélique fait complètement partie de la mise en place de l'histoire et de ce qui se déroule dans la tête du personnage principal. Ici, c'est la même chose, la situation échappe très vite aux personnages principaux, tout devient alors assez confus, désordonné (mais un bordel organisé). Et puis, plus l'histoire avance et plus l'aspect bordélique sort du cadre qui en devient d'ailleurs de plus en plus inexistant.
En effet, la réalisatrice essaye de traiter pleins de sujets avec ses trois personnages différents, pleins de sujets qui appellent bien évidemment au féminisme (mais pour le coup, ce n'est pas maladroit, mis-à-part la toute fin qui est assez grossière) mais ne fait que les survoler. On n’a jamais vraiment le temps de s'y intéresser pleinement et puis surtout, ils sont entrecoupés par des scènes OVNI (comme les mains dans la Terre, tout le délire paranormal etc.) qui cassent complètement le rythme du film.
Tout n'est donc pas à jeter dans "Les Femmes au balcon", bien au contraire, comme la mise en scène et la photographie d'ailleurs excellentes, mais donne l'impression d'être un film fourre-tout dans lequel les deux scénaristes n'ont pas su organiser leurs idées.