Ayako Wakao joue une geisha des bas-quartiers de Tokyo qui aspire à une vie meilleure, mais paradoxalement, ses talents attirent beaucoup d'hommes qui lui promettent une vie meilleure. Cependant, que veut-elle vraiment ?
Les femmes naissent deux fois est l'occasion pour moi de découvrir le cinéma de Yuzo Kawashima, réalisateur japonais ô combien prolifique, mais qui décèdera subitement alors qu'il n'avait que 45 ans. Pour ce que j'en ai vu, une très belle chronique sur une jeune femme interprétée par la sublime Ayaoko Wakao, c'est clairement un pied dans le cinéma traditionnel à la Ozu et dans la modernité d'un Naruse. C'est aussi le portrait d'une personne dont on comprend qu'elle a du mal à choisir son destin, mais qui est brossée comme un caractère d'enfant dans un corps d'adulte : certes, elle est entourée d'hommes le plus souvent bienveillants, mais elle semble à chaque fois comme si elle ne pouvait faire un pas vers un avenir plus radieux.
De ce fait, le film est plus complexe qu'on peut le croire, et au niveau cinéma, c'est très beau, bien que je trouve la photo en couleurs assez pâle. Il y aura toujours une sorte d’ambiguïté qui règnera sur le destin de Wakao, y compris sur le plan final, qui est devant un arrêt de bus, signe d'avenir heureux .