Avec Les feuilles mortesAki Kaurismäki revendique, peut-être plus encore qu'à son habitude, son sens du cinéma prolétaire.
Un cinéma rock et sale, de la matérialité et des motifs répétitifs, du langage réduit à ses plus strictes praticité et rigidité et aux cadres frontaux qui, comme les chiens des rues, vous regardent dans les yeux avec honnêteté.
Sous l'égide des plus grands il signe, sans révolution, un hommage cinéphile (on croise Lean, Bresson, Jarmusch, Delon et bien d'autres), musical et politique autant qu'une mélancomique histoire d'amour, qui naît et s'écrit devant nous, entre vapeurs de bière et volutes de fumée, et désarme par sa simplicité.