Les Feux de la Rampe représente d'abord un adieu, un testament pour le personnage de Charlot que Chaplin met en scène par le prisme de Calvero, vieux chanteur de music-hall ayant remplacé les succès par la boisson, cherchant à redonner goût à la vie à une jeune danseuse psychologiquement handicapée.
Tout ça, c'est Charlot, impossible de ne pas penser à lui en voyant cette dernière oeuvre américaine de Chaplin. Il propose là une oeuvre aussi belle qu'elle peut être mélancolique et triste, où il démontre, une dernière fois, ses formidables dons pour l'écriture, notamment dans les personnages. Il jette un regard assez nostalgique, et même triste sur la vie, tout en, finalement, y faisant une ode, à travers son propre portrait ainsi que celui de la jeune danseuse.
Se basant surement sur ses propres expériences, il met en scène la difficulté de vieillir une fois que l'on a été sous le feu des projecteurs. Il n'est jamais lourd mais fait preuve d'une jolie simplicité, très humaine et surtout émouvante, parfois même pleine de sens à l'image de son numéro avec Buster Keaton, qui n'est pas loin de donner la larme à l’œil. Il n'oublie jamais ses origines comiques, sachant en immiscer subtilement quelques doses, tandis qu'il est toujours un incroyable comédiens, comme ceux l'entourant.
Symbole de son départ forcé des Etats-Unis, Les Feux de la Rampe est surtout un magnifique testament pour un personnage inoubliable, une oeuvre simple, humaine, mélancolique et surtout d'une grande richesse, notamment émotionnelle.