Encore une adaptation des Quatre filles du docteur March ? Pas tout à fait.
Par une construction en flashbacks, Greta Gerwig remodèle la linéarité du texte originel en créant ses propres parallèles dans l’histoire des sœurs March. Elle s’approprie d’autant plus le roman, déjà semi-autobiographique, en ajoutant d’autres éléments de la vie de son autrice, Louisa May Alcott. En particulier deux scènes clefs où Jo March négocie le prix de ses écrits auprès de son éditeur.
Et ce dernier d’édicter comme règle d’écriture : « S’il s’agit d’une héroïne, faites en sorte qu’elle soit mariée d’ici la fin. Ou qu’elle meurt. »
Ça ne vous dit rien ?
Il est extrêmement rassurant de voir que malgré un scénario plus qu’inexistant, Star Wars : l’Ascension de Skywalker arrive à respecter pour son héroïne les mêmes principes d’écriture qu’en 1860.
Puisque le film offre à Rey ces deux fins :
- Elle meurt
- Elle ressuscite, et embrasse son ennemi pour enfin prendre son nom sous les yeux de sa belle-famille. (Ne manque que le voile blanc)
Sous couvert d’un personnage féminin indépendant, le refrain n’a en fait pas changé en 150 ans.
Alors allez-voir Little Women, récit mainte fois répété, mais chaque fois repensé. Le jeu des actrices, les costumes, la lumière, les dialogues sont un plaisir de cinéma. Merci Greta.