La lueur d'espoir au fin fond des ténèbres...
Une claque. Une vraie, une pure. J'ai été extrêmement impressionné par "Les fils de l'Homme", un film qui a su me toucher profondément.
Tout d'abord, une révélation. Clive Owen. Je connaissais surtout cet acteur dans des seconds rôles, où il pouvait se montrer efficace et charismatique. Mais, incontestablement, c'est ici qu'il livre sa meilleure prestation. Totalement habité dans son jeu, désabusé face à un monde à la dérive, il impressionne. On éprouve immédiatement de la sympathie pour son personnage. De même, Michaël Caine m'a fait forte impression dans un rôle où on ne l'attendais pas vraiment, en baba cool fumant des pétards ! Il apporte une véritable touche de fraîcheur. Chiwetel Eijofor en militant un peu extrême et une Julianne Moore déterminée ont aussi retenu mon attention, ainsi que la jeune Clare-Hope Ashitey, convaincante et touchante.
Alfonso Cuaron fait preuve d'une maestria visuelle indiscutable, particulièrement lors de plans séquences absolument époustouflants. Il créer un sentiment de tristesse mêlé d'effroi qui ne nous lâchera pas tout au long du film. Dans ce monde post-apocalyptique sans repères, où le chaos est le maître mot, il instaure une poésie lugubre mais mélancolique qui prend place dans des lieux sombres et poussiéreux. Il règne un climat parfois étouffant, traduisant la situation de détresse dans laquelle se trouve la race humaine toute entière. Il ménage des moments de tension saisissants, mettant ainsi en valeur un scénario excellent.
En effet, issu du roman du même nom de Phyllis D. James, le scénario est extrêmement bien construit. L'histoire est pertinente et terriblement parlante. On comprend ce désespoir qui traverse le monde de ne plus avoir de naissances, de nouvelle vie humaine, depuis déjà... 18 ans ! Les réactions qui en découlent deviennent compréhensible, établissant un constat pessimiste sur ce que l'Homme, poussé à bout, est capable de faire... L'Angleterre est le seul état encore debout, tandis que le monde s'est effondré, devenant un lieu de migration massive. Elle s'est alors refermée sur elle-même, scellant à jamais les portes imposantes d'une nation en décomposition, pourrissant de l'intérieur, subissant une lente agonie, résistant vainement contre une chute inévitable. Mais, ce que j'ai aussi su apprécier, c'est cette étincelle d'espoir que nous offre cette naissance, étincelle luisant fébrilement dans les ténèbres...