Chers amis, qu'est-ce que Noël ? Je sais que je pose cette question un peu tard, mais enfin elle a le mérite d'exister.
Je conçois tout à fait que l'on puisse limiter Noël à un simple échange de bons sentiments et de cadeaux alléchants. Toutefois, comme dirait le docteur Seuss « Peut-être est-ce un petit peu plus que cela ». Si vous ne savez pas de quoi je parle, allez lire (ou voir) le Grinch.
Il s'agit tout d'abord d'une fête chrétienne. Ça, je pense qu'on le sait tous. Je ne vais pas vous raconter les aventures de Jésus dans les griffes du roi Hérode (sans Kung-Fu, désolé). Mais intéressons-nous rapidement à sa signification : la naissance du Christ symbolise l'arrivée de l'espoir au cœur des ténèbres, la libération d’Israël (le peuple pas le pays, les militants palestiniens qui lisent cette critique sont priés de ranger leurs armes, je ne suis pas en train de faire de la propagande israélienne) et accessoirement, du monde entier.
« Et le film alors ? » Eh bien nous y sommes !
Alfonso Cuaron nous présente d'abord un monde en proie au désespoir le plus total : les femmes sont devenues stériles, chaque pays semble dévasté à l’exception de la Grande-Bretagne, laquelle a fermé ses frontières et emprisonne les immigrés, une lutte armée oppose les défenseurs des immigrés (réunis dans un groupe terroriste appelé « Les Poissons ») et l'armée britannique... bref, tout va mal. On vend même des kits de suicide. Génial, non ?
Et c'est alors qu'au milieu de tout ce chaos surgit un espoir fou, une nouvelle tenue secrète mais qui pourrait tout bouleverser. Je ne vais pas révéler en quoi elle consiste (au cas où), mais enfin c'est assez facile à comprendre.
Que l'on se rassure (s'il y a une inquiétude), il ne s'agit pas d'un film exclusivement chrétien.
D'ailleurs, Kee dit en riant qu'elle était vierge quand l'enfant fut conçu. Bref, elle ne se veut pas une nouvelle vierge Marie, le film évite la bigoterie qu'on pouvait craindre.
Toutefois, il est vrai qu'il est difficile de voir ce film sans penser à cet aspect. La symbolique est un peu forte. Mais ce n'est finalement pas plus mal, ou du moins un mal pour un bien.
Les Fils de l'Homme est l'un des meilleurs films de Noël qui soient, parce qu'il évite toute mièvrerie et fait comprendre encore mieux qu'un de ces navets qui pullulent au moment des fêtes ce que symbolise la célébration de la naissance du Christ. Il a l'immense mérite de nous ramener aux fondamentaux, d'une façon très immersive, comme en témoigne cette réalisation proche d'un documentaire avec en point culminant un plan-séquence d'un quart d'heure, digne du Soldat Ryan.
Et que dire de cette fin majestueuse ? Rien, si ce n'est que tandis que les hommes se battent jusqu'à s’entre-tuer, l'espérance d'un avenir meilleur subsiste, faiblement, difficilement, mais présent.