Entre paillettes et saucisson

Il faut croire que Jean-Pierre Améris a le don de faire des comédies faites pour moi! Je ne saurai pas trop expliquer pourquoi mais je trouve que lorsqu'il est derrière la caméra, le film fait mouche!

Ici, on nous parle d'un agriculteur du Cantal qui face aux pressions bancaires et judiciaires, tente un coup de poker pour sauver sa ferme de la misère!

Il décide de créer un cabaret, dans lequel seront servis des produits de la ferme (et de la région), avec, sur scène, des artistes locaux.

Il est évident que si le film n'était pas estampillé "tiré d'une histoire vraie", on hurlerait à l'histoire invraisemblable. Oui mais. Oui mais dans un monde où la mondialisation court à sa perte ce n'est plus si aberrant qu'un agriculteur voit une opportunité dans les paillettes. A l'heure de la start-up nation épuisante et du libéralisme dévorant, finalement, une ferme peut se lancer dans l'industrie du divertissement. Et sans doute que les facteurs de sa réussite sont multiples, mais le bilan est là: la ferme existe, fonctionne, n'a pas cessé son activité agricole mais parvient quand même à s'épanouir dans le monde du spectacle. Improbable jvous dis.

A l'affiche, les acteurs sont tous convaincants. Deux bémols: Alban Ivanov, s'il sonne juste, cherche encore sa voix en ce qui concerne les sentiments. Personnellement, les scènes "émotions" m'ont semblé un rien en décalage... et je crois que c'est sa faute. Deuxième bémol: Sabrina Ouazani, qui elle est très juste, manque visiblement un peu d'entraînement physique, et ses scènes de "tissu aérien" peinent à convaincre. Ça se voit qu'elle n'est pas à l'aise.

Au scénario, on regrettera l'épisode de l'incendie, qui ne débouche sur rien et arrive trop tard et trop timidement pour réellement menacer la happy end évidente qui nous pend au nez depuis le début.

Un joli moment donc, qui donne envie de voir plus de ces comédies françaises mignonnes et sans prétention!