Ce film de Gabriel le Bomin prend le partie de montrer la guerre de 14 -18 sous l'angle fragmentaire de l'empire du traumatisme, se centrant autour du parcours d' un soldat Antonin (interprété subtilement par Grégori Dérangere), dans un hôpital psychiatrique à l'issue de la guerre.Et c'est un empire crépusculaire, que le cinéaste met en exergue, l'empire du traumatisme, de l'effroi, et de la violence psychique.On y voit le carnage des sévices émotionnels, chez ce soldat hébété, amnésique et mutique. On est le témoin à travers ses flash-back mémoriels, que le montage mêle et entrecroise, de sa profonde sidération, celle d'un pantin désarticulé, que les médecins psychiatres, tentent de reconstituer.Est bien démontré Comment surgissent la violence de guerre, presque animale, exercée ou subie, ou les deux, et la culpabilité qu'elle engendre.Le cinéaste condense avec un certain didactisme, les multiples situations de dérapage dans cette violence, et son absurdité, le tir à bout portant du gradé contre ses soldats récalcitrants, le peloton d'exécution d'hommes à l'encontre d'un possible camarade.La fraternisation est abordée sommairement à la limite de la fable fantasmée.Les psychiatres sont vus comme compatissants, ce qui peut surprendre à cette époque alors que nous sommes encore dans la hantise du simulateur, du planqué, de l'embusqué. Et il a fallu attendre les années 70, les horreurs de la guerre du Vietnam, pour que le stress post traumatique commence à être reconnu (au moins outre Atlantique) ; Il fallait bien panser les plaies des États Unis, pas seulement, celles de ses vétérans, mais de toute une Nation perdante. Le cinéaste choisit de donner une part belle à une psychiatrie empathique ce que n'était pas du tout hélas la médecine militaire française jusqu'au moins au milieu du siècle dernier...