Depuis l'inégal « l'Enquête Corse » avec Clavier et Reno, on avait eu peu l'occasion de rire de l'Ile de Beauté, du caractère ombrageux de ses habitants et de ses clichés. La comédie « les Francis » s'y essaie avec une certaine audace.
Sur le papier tout est là pour une comédie bien foutue et fraiche. Un bon casting composé de nouveaux talents tels que Mehdi Sadoun (Les Kaïra) Thomas VDB, Lannick Gaudry, Cyril Gueï Jib Pocthizr (le nain des Kaira), Alice David et une jeune débutante, Jenifer (oui la chanteuse) qui joue ici son premier rôle au cinéma sous son vrai nom au générique : Bartoli (oui comme la Tenniswoman). Difficile de la juger par rapport au peu de scènes où elle est présente.
Autour d'eux, des acteurs confirmés, François Levantal, Elie Semoun (Chacune de ses apparitions est hilarante. Avec sa casquette, il fait tâche dans le paysage. C'est un Francis de premier ordre), Thierry Neuvic (vu chez Clint Eastwood et Guy Ritchie quand même) un furtif Francis Perrin, deux monstres sacrés que sont Mr Dutronc et Claudia Cardinale et quelques caméos (très bon Palmashow ).
Une histoire certes basique : "Pour respecter la dernière volonté de son grand-père, Jeff décide de partir en Corse à la recherche d’un secret de famille, accompagné de ses 3 amis d’enfance : Medi, Willy et Seb.
Suite à un quiproquo les 4 amis se mettent à dos une famille Corse un peu particulière, Les Campana, qui vont déclarer ouverte la chasse aux « Francis » : les Français du continent.
Bienvenue du coté obscur de la Corse!"
De là s'en suit une "course poursuite" folle dans les décors (superbe) de la Corse prétexte à une suite de scènes parfois très drôles voire "cultes" pour certaines ( Jib Pocthier qui court dans un champ sur la BO de La Petite Maison dans la Prairie ou encore celle du fromage qui nous fait penser au Bronzés).
Chaque apparition de Dutronc est jouissive, le réalisateur s'amuse à glisser des référence à la propre vie de ce dernier : "la Corse tu y vas une fois par erreur tu y retournes tout le temps par amour"! (étant "Corse d'adoption "le gentleman" possède une propriété à Monticello où il habite depuis plus de 40 ans).
Mais voila malgré tous ces très bon points il n'en reste pas moins que Francis Begotti qui vient du clip (on en reparle un peu plus bas) et dont c'est le premier film fait durer quelques scènes inutilement et en raccourcit certaines qui auraient, elles, méritées d'être plus travaillées. Certains dialogues ne sont pas des plus fins malgré quelques vannes bien senties... Sa mise en scène ne manque pas de qualités, quelques plans et autres jeux de cadres sont très inventifs mais le rythme du film est parfois assez inégal, pas toujours convaincant, et la réalisation tourne un peu trop vers le clip et ses codes (mouvements de caméra en accéléré par exemple)
La fin est elle aussi un peu décevante car un peu bâclée et vite (trop vite) amenée.
En résumé le film s'en sort bien quand même grâce à ses acteurs et sa bonne humeur. Un antidote a la morosité ambiante. Frais et sympathique. Une bonne comédie estivale...
