Au moment où Eliott découvre, interrogatif, la fameuse "Punga" (une drogue locale fabriquée par l'excellent Esteban) on se remémore ce jour où en découvrant l'affiche de ce premier film on s'est posé la même question que l'anthropologue. Et on a peut-être un peu vite répondu: " Allez encore un truc qui va faire pshitt" ou encore "La pauvre Deneuve, sortez la de cette galère". Moi-même en voyant les premiers teasers, et ceux, malgré quelques sourires je me demandais bien où ce film allait bien pouvoir nous emmener.
Même si on peut reprocher une mise en scène classique (c'est plus que correct mais un peu de folie aurait été bienvenue) et quelques défauts ici et là, ce premier film est plus que plaisant et une jolie petite surprise.
Des acteurs qui s'amusent avec une galerie de personnages loufoques (le québécois, lol) avec une mention évidente pour Deneuve et Cohen qui forment un duo détonnant, grande force du film.
Ravi de voir également Patrick Descamp en "méchant" bourru. Acteur belge sous-côté, habitué chez Belvaux, vu chez Giannoli ou Becker et connu des aguerris de Un Village Français. C'est un chouette choix de casting qui nous extrait des standards habituels et de la trentaine de bankables des comédies françaises qu'on ne cesse de voir en général.
Malgré quelques ratés sans doute dus à la mise en scène trop sage, les dialogues et les situations, drôles et absurdes, savent aussi ne pas trop tirer sur la corde. Enfin un certain sens du décalage et un air "tintinophile planant" termine d'emporter l'adhésion..
En attendant ce film vous rappelera, par moment, au bon souvenir de La Loi de la Jungle et vous permettra d'attendre en toute tranquillité le prochain Peretjatko.
Bref:
Ce n'est pas parfait mais pour une première réalisation, Hugo Benamozig (qui à co-écrit une partie de Platane avec Eric Judor, ben tiens.) et David Caviglioli (ancien journaliste au Nouvelle Obs) font preuve d'un joli talent et de beaucoup d'aisance pour les mises en situation, la loufoquerie et l'absurdité. Reste plus qu'à trouver des techniciens (notamment à la photo) plus inventifs et on suivra de très près la suite du périple de ses deux anthropologues réalisateurs au sein de cette "Terrible Jungle" qu'est le cinema français.