Prémices des chef-d'œuvres d'Ozu
Suite à la mort de son époux, une femme et sa fille sont accueillies dans le foyer du fils marié... mais ils ne sont pas les bienvenues.
On reconnait les thèmes qui seront au centre de nombreux films du réalisateur et on peut, je pense, considérer ce film comme les prémices de films comme Voyage à Tokyo.
Le fameux plan Ozu n'est pas encore là bien que la caméra est au sol et stabilisée. C'est filmé quasi exclusivement en plan large, en retrait, avec les personnages qui s'animent (je ne pense pas que ce soit le terme adéquat vu leur immobilité) par petit groupe. La musique est très (trop ?) discrète mais les scènes de transition "à la Ozu" sont déjà là.
Le film commence bien, avec des têtes connues comme Shin Saburi, Chishu Ryu ou encore Takeshi Sakamoto et Tatsuo Saito. Des acteurs qui ont (ou vont) porté au plus haut les films d'Ozu. Malheureusement les personnages joués par ces acteurs s'éclipsent très vite pour laisser place à des rôles uniquement féminins.
A force de caméra en retrait, on se perd dans des dialogues peu percutants qui ne relancent pas l'intérêt du récit. Il y a clairement un problème de rythme passé la moitié du film. Une scène de chant bouddhiste, courte mais qui semble durer, arrive pour nous achever... Et on retrouve nos personnages masculins pour une scène de retrouvailles afin de fêter l'anniversaire de la mort de leur père. Scène grandiose, mais brève.
Un film intéressant bien qu'il ne soit pas la meilleure entrée de la filmographie de Ozu.
A noter, les théières sont très présentes (:p) avec même un gros plan de cinq bonnes secondes qui sert de scène de transition.
A voir par curiosité.