Mon premier contact avec l’œuvre de Pasolini sera donc cette adaptation d'un de ses romans, Les Ragazzi, par Mauro Bolognini.
Si ce portrait de la jeunesse italienne de l'époque est intéressant, j'ai l'impression que les deux visions, celle de Pasolini et de Bolognini, ne vont pas bien ensemble. Cette jeunesse à la dérive est incarnée par des acteurs trop beaux pour que ça sonne vrai. C'est un peu comme regarder un film américain avec des lycéens incarnés par des gens de 30 ans. Au bout d'un moment, même en se prenant au jeu la première fois qu'il voit ça, le spectateur n'y croira plus.
Les acteurs sont quand même très bons et la réalisation de Bolognini est très soignée. Dès la scène qui ouvre le film, on a un dialogue entre deux personnages qui se crient dessus à distance. C'est typiquement le cliché du cinéma italien des années 50-60 pour moi, ce côté très vivant, peut-être un peu trop, mais c'est immédiatement captivant et ça évoque assez bien par l'ambiance à quoi pouvait ressembler la société italienne en ce temps-là.
Les garçons est un bon film, mais je n'ai pas été subjugué malgré ses qualités évidentes.