J'avais carrément un autre film en tête avant de voir Les Garçons Sauvages. J'avais fait ma petite tambouille dans ma tête, simplement avec le titre et l'affiche. Puis de nouveau, réécrit un scénario en voyant le casting quasi-exclusivement féminin du métrage.


Vimala Pons, la rareté lié à très peu de présence sur les écrans du sud et ayant raté la séance en présence du réalisateur, j'avais une folle envie de voir le film. Il était incontournable pour plusieurs raisons.


Ce que je ne savais pas alors, c'était à quel point Les Garçons Sauvages se révèlerait comme une véritable expérience filmique qui nécessite un tant soit peu d'immersion. La tête sous l'eau.
Ce que je ne savais pas en me rendant à l'Alhambra, après bien deux ans sans avoir posé mon divin popotin sur leurs strapontins (bon d'accord, deux jours, j'avais vu Ferdinand dimanche, mais dimanche ça faisait bien deux ans, environ, presque.), c'est qu'un brochette d'enfants de réac' d'extrême droite prêt à virer des étudiants les bras chargés de bout de palette, allait nonchalamment s'installer derrière moi. Non pas armés de morceaux de bois d'arbre, mais d'une irrépressible envie de parler en cas de malaise visuel.


Comme s'il fallait à tout prix évacuer le malaise par un rire gêné, par un "c'est degueu", par un "trop creepy", et s'octroyer le droit de papoter avec sa voisine histoire de partager le malaise, et de se sentir rassurée parce qu'il est partagé.


Quand je dis d'enfants, je suis rude avec les gamins, les gamins le font sans penser à mal, oubliant qu'ils ne sont pas chez eux, puis tu leur pardonnes plus aisément de ne pas savoir canaliser leurs émotions et de vouloir les partager. Il s'agissait en fait d'adultes majeurs parfois même plusieurs fois majeurs.
C'est dire mon exaspération.
À chaque queue apparente mon corps se raidissait, non pas d'excitation, mais de peur d'une nouvelle diatribe me faisant sortir du trip.


Imagine-toi ma couillonne, mon couillon, pendant la scène avec les masques, directement dans une giclée de sperme factice, je fus sorti de là. J'avais doublement la rage.


Premièrement, j'étais tombé sur une photo de Roxi DLite qui posait avec une sorte de masque en bandelettes de plâtre grossièrement maquillé, et j'avais envie de re-pomper l'idée pour l'intégrer maladroitement à un éventuel scénar, mais si je le fait on va me rétorquer que j'ai abusé du jus des fruits de l'Île Huitre.
Et non, je ne bois pas mes jus de fruit de cette façon, excepté si c'est Vimala qui régale.
J'y reviendrais, ou pas, il faut d'abord que j'aborde le deuxièmement de ma montée de rage.


Deuxièmement, il est rigoureusement interdit de me faire sortir d'un film bande de moules à gaufres.


Le film nécessite mon attention la plus stricte, son esthétique me séduit et ces garçons plus masculins que jamais te font douter de ton orientation sexuelle à tout instant. Il est saisissant de constater à quel point le genre est malléable, la plus jeune de la brochette d'enfants de réac a eu du mal à y voir des filles ai-je ouï en sortant, et posant par là même un visage sur les voix perturbants ma séance.


Phallait-il ? N'eut il pas phallu?


Je n'étais donc pas prêt à recevoir Les Garçons Sauvages dans la figure, qui arrive comme une éjac' faciale dans tes yeux bien ouverts et transit d'amour. J'ai bien vu que tu léchais la semence avec délectation lorsqu'elle vint à se perdre au coin de tes lèvres. Gourmand•e que tu es.


Je n'étais pas vraiment prêt, mais quand j'ai pu rentrer dans le film j'ai constaté à quel point le film érotise le corps vêtu de ces garçons que tu sais être des filles, leurs actions, leur désirs, les phallus omniprésent et ostentatoires et quand soudain les filles se balade torse nu, comme des garçons, l'érotisation de ces seins ne s'enclenche plus dans mon cerveau.
Free the nipple bordel !


Bien entendu, lorsque le film prétend qu'un monde de femmes serait exempt de conflit, on se dit que c'est raté quelque part, car au fond, la femme est un homme comme les autres.
Cependant le film présente moult qualités, visuelles et oniriques, pour n'en choisir que deux, et pour ne pas parler de Vimala Pons, qu'il faut le prendre comme il vient, et pourquoi pas ouvrir un peu la bouche, histoire de profiter du gokkun offert en permanence…


xoxo


*

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le 28 mars 2018

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Kenshin

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