Ce film c'est un peu comme si le capitaine Nemo avait débarqué les ados revêches de Sa majesté des mouches sur l'île des plaisirs de Pinocchio, le tout présenté dans une sorte de roman photo kitch vintage mêlant couleur et noir et blanc à la façon Plonk & Replonk. Un conte onirique surprenant sur le plan visuel et dont l'histoire est loin d'être sans queue(s) ni tête quand bien même elle nous emmène dans des chemins aussi tortueux qu'inattendus.
Car si Bertrand Mandico prend la tangente en matière de mise en scène, il ne s'embarrasse pas davantage de bienséance ou de politiquement correct dans le traitement de ses personnages. Désirs et fantasmes, plaisirs et perversions, Eros et Thanatos (le mystérieux Trévor) se conjuguent, souvent crûment, autour de la question de l'identité sexuelle, un peu à la manière de certains films d'Almodovar. Les jeunes interprètes du film sont à ce titre très convaincants et j'invite quiconque n'ayant pas vu le film à ne jeter un œil sur le casting qu'après visionnage.
Bref, une grande liberté de réalisation et de ton pour un film singulier qui en surprendra plus d'un.
Personnages/interprétation : 8/10
Histoire/scénario : 7/10
Mise en scène/photo/musique : 8/10
7.5/10