Le loup et l'agneau
La grande guerre vient d'éclater et Hortense voit ses 3 fils sur le front. Ayant besoin d'aide pour entretenir le domaine agricole dont sa famille est propriétaire, la venue de Francine, une jeune fille habile, pour la seconder, s'avère fructueuse. Jusqu'au jour où, de retour de permission, son fils Georges tombe amoureux de la jeune fille, ce qui va pousser une mère à protéger son entourage, quitte à commettre l'irréparable.
Les retrouvailles Xavier Beauvois-Nathalie Baye constituaient l'un des événements cinématographiques français de cette fin d'année. En traitant de la vie à la ferme en temps de guerre, le réalisateur de des hommes et des dieux, nous invite à un nouveau voyage en huis-clos, du moins sur sa première demi-heure. Car des que l'agneau innocent dépasse un peu trop la ligne infranchissable, la louve veillant au grain va le lui rappeler.
Le traitement suggérant un conte de Perrault avec citrouille, prince charmant et haillons va alors tourner a une fable de la Fontaine cruelle et rappeler l'arbre aux sabots, récit italien, jusqu'à son issue jubilatoire.
Les actrices sont absolument exceptionnelles: Nathalie Baye en marâtre impressionne littéralement et trouve en Xavier Beauvois une véritable renaissance après le petit lieutenant. Laura Smet moins présente est également irréprochable. Mais Iris Bry est la révélation qui crève l'écran de par sa présence, son regard... et sa voix qui interpelle particulièrement sur l'ultime séquence digne du music-hall. La photographie est également de haute voltige, que ce soit un magnifique plan de moissons ou la captation de regards, en particulier l'ultime regard de l'agneau devenu loup.
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