"Whale Nation" chants et danses des baleines.

Les gardiennes de la planète.

« Nous étions au Silver Bank, un fond corallien au large des îles Turks-et-Caïcos, sur un bateau de pêche à observer et entendre les baleines sans jamais pouvoir les approcher. Un jour en plongée, le fond rocheux se mit à bouger : j’avais devant moi une baleine à bosse, tellement grande et tellement proche que je ne l’avais pas vue ! Ce que j’avais pris pour un rocher s’est mis à tourner devant moi avec une grâce indescriptible, une légèreté aérienne. J’ai rêvé de ce moment plusieurs nuits et, depuis, j’ai toujours eu envie de réaliser un film sur les baleines et de faire partager ce moment à d’autres…Il m’aura simplement fallu attendre trente et un ans. »

JEAN-ALBERT LIÈVRE

Son documentaire nous transporte dans le monde fascinant des mers et océans du globe où vivent les baleines, gracieux et précieux cétacés présentés ici comme les gardiennes de notre pauvre planète bien amochée par les humains. Il s’articule autour d’une baleine échouée sur le sable qui sera finalement sauvée par des femmes et des hommes soucieux de notre écosystème et du sort des animaux maltraités, ou pas.

Jean-Albert Lièvre s’inspire du poème « Whale nation » écrit en 1988 par Heathcote Williams. Il nous invite à partir à leur rencontre en donnant la parole à Jean Dujardin, avec une équipe réduite au minimum et en se faisant le plus discret possible pour préserver leur tranquillité. Le documentariste nous entraine à la découverte de leur chant mystérieux, de leur étonnante technique de chasse et de leur rôle essentiel dans l’équilibre du vivant.

Il existe différentes espèces de baleine, mammifère de l’ordre des cétacés.

Ici nous naviguons avec la baleine bleue plus grand animal ayant vécu et vivant toujours dans les eaux bien polluées de la planète bleue, sa longueur moyenne est de 25 à 27 m pour un poids de 130 tonnes, mais elle peut dépasser les 31 mètres de longueur et 170 tonnes (Le spécimen confirmé le plus long mesurait 33,5 m de long et le plus lourd pesait 190 tonnes) en passant par la baleine à bosse qui mesure environ 14 mètres de long et pèse en moyenne 30 tonnes. La baleine à bosse peut effectuer des sauts spectaculaires hors de l’eau. Nous continuons avec la baleine grise dont la peau est souvent argentée, parsemée de taches blanchâtres et d'éraflures. Elle est souvent recouverte de balanes, bernacles et poux de la baleine notamment au niveau de la tête et de la queue ce qui la fait ressembler à une coque de navire où se collent crustacés et mollusques. Nous voguons ainsi jusqu’à la baleine boréale qui reste exclusivement dans les eaux glacées de l’océan arctique au large du Groenland. Elle a une longévité étonnante pouvant vivre plus de 200 ans. Cette grande baleine aux formes arrondies est de couleur sombre, à l'exception de son menton, qui porte une tache blanche dont la forme permet de distinguer les individus les uns des autres. Des taches blanches peuvent aussi apparaître à la base de la queue ou sur la nageoire caudale. Cette baleine ne possède pas de nageoire dorsale. Les baleines se reproduisent dans les eaux chaudes.

Les baleines ont créé le plus grand réseau social existant depuis plus de 50 millions d’années. Chaque tribu a ses propres chants et manières de communiquer. Munies d’un véritable GPS en fait une sonde magnétique dans leur cerveau. Elles se servent de la position des étoiles dans le ciel et des ondes marines qui constituent une véritable cartographie. Malheureusement nos satellites ainsi que toutes les ondes issues de l’ingénierie humaine perturbent gravement leur orientation et leurs conversations. A ce sujet des sondes sont lancées dans l’espace pour y diffuser leurs chants.

Il va sans dire que la chasse à la baleine est un véritable scandale, une boucherie sans nom. Il arrive que certaines baleines attaquent ces bateaux pour protéger leur famille mais ensuite sauvent les pêcheurs de la noyade. Le phytoplancton est la base de toute la chaîne alimentaire. Malheureusement celui-ci est pollué par les activités humaines, notamment le plastic. Les baleines font vivre ce phytoplancton et si l’un ou l’autre disparaît c’est tout le vivant qui disparaît. A noter que les baleines fabriquent autant d’oxygène que les forêts. Malgré toutes nos technologies nous ne sommes pas parvenues à déchiffrer leur langage extrêmement élaboré.

Pour ma part je pense que ce documentaire aurait mérité une autre musique pour un rendu des chants des baleines plus poétique. Les images de ces cétacés auraient pu être autres pour un meilleur rendu visuel néanmoins nous assistons ici, grâce au travail passionné du réalisateur et de son équipe, à un très beau et riche voyage et c’est déjà énorme.

(Aides : American Cosmograph, Wikipédia)