Du space opéra et des Gun(n)s
Précédé d'une énorme campagne promotionnelle, Les gardiens de la galaxie pouvait intriguer pour plusieurs raisons. Il s'agit d'une adaptation de super-héros méconnus du grand public, avec un réalisateur venant des productions indépendantes, et un casting qui ne compte aucune star (visible) parmi les personnages principaux.
Celà semblait plutôt culotté, d'autant plus que James Gunn à réalisé Super, sorte de parodie trash et conne de films de super-héros.
Alors, bien sûr on savait très bien que son style allait être lissé dans une telle production. Et effectivement, aucune surprise à ce niveau là.
Malgré tout, le film est assez cohérent, et parvient à nous immerger dans son univers sans passer par les étapes habituellement nécessaires de "présentation au spectateur". Du coup, c'est moins lourdingue, mais on a un peu du mal à appréhender cette soit-disante galaxie, puisqu'on se concentre en tout et pour tout à une seule planète. Que dis-je ? A une seule ville ! (on a bien des scènes dans une prison spatiale ou dans des lieux inconnus, mais on ne comprend pas trop d'où viens le conflit au centre de l'intrigue, ni pourquoi personne d'autre dans la galaxie n'intervient à ce sujet).
Le gros point fort, qui à centralisé toute l'attention de la campagne promo d'ailleurs, ce sont les personnages. Avec leurs côtés caractériels et égocentriques, lorsqu'ils doivent travailler en groupe, c'est de suite plus compliqué. Le probleme c'est que bon, ça a déjà été fait récemment (Avengers, ça vous dis quelque chose ?), et que ça donne souvent des scènes de disputes ou vannes incessantes un peu toujours les mêmes à la longue. OK, les dialogues, dans la pure veine de ceux de Joss Whedon, sont fluides et donnent un rythme soutenu à l'ensemble. Mais cette propension à sur-rythmer un film est véritablement ettouffante. Pas un moment on prend le temps de poser le récit, ce qui nous permettrait de s'attacher un minimum aux personnages. Et de respirer un peu ! Ce film n'est qu'un enchaînement de scènes d'actions et quand on n'a pas ce type de scènes à l'écran, ce sont les dialogues qui comblent le vide. Oui, le vide. Ce sur-rythme, comme bien souvent, est imposé pour masquer la misère. Car à part ça il n'y a RIEN, le scénario aurait pu être écrit par un gamin de 6 ans fan de films de super héros et de star wars (avec un peu plus de construction quand même, mais à peine), on a toutes les scènes les plus clichés du genre, les "subtiles" mises en places pour les prochains films Marvel, les méchants caricaturaux au possible, les enjeux stéréotypés... Bref, ça vole pas haut.
Pourtant le film reste plutôt sympa à regarder, car il y a un véritable effort fait sur les personnages pour les rendre palpables. Certainement le plus GROS travail de direction d'acteur de l'histoire des blockbuster hollywoodien, c'est dire. Chacun des personnages principaux à ses petites mimiques, sa démarche, et souvent au 2eme ou au 3eme plan, on aperçoit un geste, un baillement, une expression un regard, qui change du formatage habituel, et qui leur confère une tangibilité. Et franchement ça, c'est COOL !
C'est d'ailleurs pour ça qu'il est vraiment dommage que leurs personnalités soit si archétypales, et que leur relations si peu dévellopées. On ne parvient pas vraiment à comprendre, par ex, comment ces personnages si égoistes, qui n'ont jamais réussis à se faire d'amis d'ailleurs, peuvent tout à coup, comme ça, devenir des potes inséparables.
Bref, derrière les qualités de ce film se cachent ses grands défauts, donnant au final un sentiment mitigé.