Marvel restera toujours Marvel ...
Marvel promettait avec ce film un renouveau, un autre ton voulant souffler quelque chose de plus attachant et culte, James Gunn a lui même dit qu'il "détestait la plupart des blockbusters", on nous vendait vraiment un produit révolutionnaire, et les premières critiques élogieuses m'ont poussé à franchir le pas et découvrir les aventures des Gardiens ...
1988 : un petit garçon écoute son walkman au chevet de sa mère mourante (résonne "I'm not alone" de 10 CC nous plongeant dans une douce nostalgie, sans doute histoire de mettre des générations de spectateurs dans sa poche d'entrée), en fuyant il est enlevé par un vaisseau spatial, 26 ans plus tard devenu un contrebandier, Star-Lord est à la recherche d'un mystérieux globe. Son acquisition va lui apporter les pires problèmes en se retrouvant prit en chasse par Gamora une des servantes du puissant et démoniaque Ronan ainsi que deux chasseurs de primes Rocket et Groot. Mais face à ce que cache ce globe et les risques possibles si il se retrouve entre de mauvaises mains ils vont faire équipe, en recrutant au passage Drax le Destructeur, un puissant allié avide de vengeance envers Ronan.
Un divertissement à la hauteur des promesses, un spectacle visuel quasi parfait, même sans la 3D j'en ai pris plein les yeux, les scènes de batailles spatiales sont très bonnes, au niveau de la forme il n'y a pas grand chose à dire c'est très réussi.
Mais au niveau du fond j'ai des réserves, Marvel ne rempli pas son contrat en ce qui concerne révolutionner le genre SF fantasy, il ne bouscule en rien les codes comme promis, ou du moins pas grand chose, il dispose juste d'un ton un peu plus humoristique et d'une BO pour le coup originale. Je ne connais pas le Comics mais les correspondances avec "Star Wars" m'ont tout de même parues étranges, Star-Lord ressemble à Han Solo, le rebelle au charme et au second degré chavirant; Groot c'est Chewbacca dont seul le maître décrypte le langage; Thanos c'est Dark Sidious le grand méchant sombre avec son siège rotatif avec vue sur la galaxie ... ça sonne presque comme du déjà vu. C'est bien pour cela qu'un des seuls personnages qui m'a vraiment marqué, car vraiment singulier, c'est celui de Rocket, avec son bagou et son humour sous l'apparence d'un petit raton laveur très "Pesciesque" et attachant, la VF de Bradley Cooper ajoute aussi un petit quelque chose en plus au personnage (la VO devait être plus appropriée j'entends bien), Drax aussi m'a assez plu, le catcheur Batista m'a globalement convaincu.
L'univers peine un peu à distiller une véritable patte originale, novatrice et attrayante, Gunn tente la carte du second degré, ça marche au début mais à force d'en faire des caisses on a des doutes sur la sincérité de l'entreprise, en plus on n'échappe pas aux clichés dans certaines répliques ("Vous ne battrez jamais Ronan !" répété 3-4 fois en 10 minutes pour bien faire rentrer dans la tête des gosses distraits que Ronan est le gros méchant imbattable (qu'ils allaient forcément battre of course)), le scénario ne révèle aucune malice en substance, la trame est cousue de fil blanc, aucune place aux surprises, même si d'un sens on peut trouver ça efficace tant que ça bastonne, mais bon en ce qui concerne le charme et la tentative "révolutionnaire" de l'œuvre c'est très (trop) léger pour totalement convaincre.
D'un sens ça serait cruel de dire que ce film est raté puisqu'on passe un bon moment au cinéma, on en a pour notre argent, ça reste avant tout du spectacle, un Marvel quoi, il ne fallait pas en attendre d'avantage, Gunn a tenté mais a échoué, mais ça valait la peine d'essayer.
"Les Gardiens de la Galaxie" est une semi déception par rapport à mon attente tardive, il n'a rien d'un film potentiellement culte, on est tout de même loin du "nouveau Star Wars" comme j'ai pu lire dans la presse, ou alors c'est que je me fais une trop haute idée du cinéma SF fantasy. Juste un divertissement efficace qui s'imbriquera dans des suites interchangeables qui devront faire fort pour élever le niveau en ce qui concerne l'élaboration plus construite de son univers.