(Critique) Les Gardiens de la Galaxie : le meilleur Marvel ?
Avant-dernier film de la Phase 2 de Marvel Cinematic Universe (Voir ici la vidéo rétrospective) juste après Captain America : Le Soldat de l’hiver et avant le Avengers: Age of Ultron de Joss Whedon prévu pour le 29 avril 2015 en France, Les Gardiens de la Galaxie (Guardians of the Galaxy) est la surprise de l’été des studios Marvel. Il est en effet le premier film de la franchise à ne pas se focaliser sur un personnage des Avengers. De quoi attirer la curiosité du public même des plus réfractaires aux célèbres super-héros imaginés par leur créateur Stan Lee.
Les Gardiens de la Galaxie met en place un univers totalement nouveau au fort accent de space opera. Dans des décors intergalactiques on y croise des chasseurs de primes : Rocket Raccoon, un raton laveur pas commode et sensible de la gâchette, ami avec une vieille branche, Groot (doublé par Vin Diesel), un arbre qui répète (presque) inlassablement la même phrase: « Je suis Groot« . Mais aussi Drax le Destructeur, un homme tout en muscles et pas très malin qui ne rêve que de venger sa femme et sa fille tuées par Ronan l’Accusateur. Sans oublier Gamora (Zoe Saldana), une extraterrestre à la peau verte, fille adoptive de Thanos, dernière de sa race, les Zen Whoberi, et accessoirement réputée pour être la « femme la plus dangereuse de l’univers ». Et pour finir le héros, Peter Jason Quill/Star-Lord (Chris Pratt), qui ne se sépare jamais de son walkman et de sa playlist des années 70/80, le seul bien et souvenir de son enfance sur Terre. Mélanger tout ce petit monde et vous obtenez des étincelles pendant plus de deux heures de métrage.
Et c’est bien là l’essentiel du film : sa galerie de personnages. Car malgré toute la bonne volonté de son réalisateur James Gunn, aucune scène d’action aussi fun et survitaminée soit elle, ne vient vous marquer durablement la rétine. Ces Gardiens de la Galaxie manquent d’une base scénaristique solide sur laquelle le film aurait pu s’appuyer. On se retrouve ainsi avec des séquences boostées par l’humour ravageurde sa fine équipe de gardiens déjantés, mais qui au bout d’un moment tourne dans le vide. Le disque, en l’occurrence ici la cassette, s’enraye. On se demande si James Gunn, visiblement conscient du manque d’intérêt et d’envergure de son intrigue, n’a pas décider de tout miser sur l’humour potache quitte à risquer de virer à la farce par moment. Un mauvais dosage qui s’en ressent fatalement à mi-parcours du film passé l’effet de surprise de l’ensemble.
De là que reste-t-il de l’expérience ? Une B.O. vintage très bien pensée qui mettra tout le monde d’accord. C’est la tête dans les étoiles que l’on se régale d’entendre le Moonage Daydream de David Bowie issu de son album The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars ; mais aussi I Want You Back des Jackson 5, Ain’t No Mountain High Enough de Marivn Gaye et surtout le thème du film, l’entrainant Hooked on a feeling (Ecoutez ici) du groupe de rock suédois Blue Swede. Autre point positif, le pont effectué avec les autres films Marvel par le biais de son grand méchant, le puissant Thanos (Josh Brolin), aperçu pour la première fois dans la scène du post-générique de The Avengers. Personnage ultra charismatique qui éclipse très vite son sous-fifre Ronan l’accusateur (Lee Pace), le méchant principal qui menace l’équilibre de la Galaxie en voulant s’emparer du mystérieux Globe. Bien entendu Les Gardiens de la Galaxie aura droit à sa suite. Le bandeau final façon James Bond « the Guardians of the Galaxy will return » et les scores exceptionnels et bien au-delà des prévisions au box office US, ne laissent planer aucun doute sur l’avenir en salles des Gardiens. Sa suite, au-delà de la personnalité indéniable dont témoigne ce premier opus et libéré des présentations un peu pataudes de ses personnages, devra obligatoirement s’adjoindre d’un scénario plus consistant sous peine de reproduire les mêmes écueils que son ainé. Et pour ainsi devenir le prochain meilleur film des studios Marvel ?